mercredi 17 août 2011

"Marcher, une philosophie"

Louis-Paul et Claudio ont lu le même livre et ont décidé d'en parler sans s'en parler avant :

Louis-Paul : La marche est-elle vraiment le sujet de ce livre ? L’auteur utilise le verbe dans son titre et précise « Marcher, une philosophie ». C’est encore trop réducteur à mon goût! Je dirais que la marche en est le fil conducteur et tout le contraire d’une « méthode ». N’y cherchez pas de conseils ou des itinéraires, non, cherchez-vous plutôt.

Je me livre à ce petit exercice de parler d’un livre sans l’ouvrir, sans en mettre quelques « morceaux choisis » ni même une citation en exergue.
Mais je n’ai aucun mérite, c’est encore quelque chose que j’ai découvert à la lecture de ce (petit) traité qui m’a passionné de la première à la dernière ligne.
Comme si j’étais allé dans un amphithéâtre : Ecouter les meilleurs conférenciers me parler d’histoire, de géographie, de philosophie, d’art, de psychologie, de spiritualité, de poésie. Propos illustrés par de belles tranches de vie. (Nietzsche, Gandhi, Rimbaud, Kant, Thoreau…)

J’évoquerais donc ici plus mon ressenti que d’écrire une critique - fût-elle élogieuse - de ce livre. Que je résumerais par un bien être à sa lecture et la délicieuse sensation d’être de ceux qui l’ont lu. J’y ai aussi trouvé les mots - très précis- de ce que je ressens lorsque mes pas me mènent dans les rues de ma ville ou sur les chemins de Haute Provence.

Par ces temps de doute existentiel, beaucoup se demandent - souvent dans l’immobilisme - s’il est possible et comment, de donner un sens à sa vie. Au slogan « Habille-toi et sors », Frédéric Gros précise « et Marche » !
Agir dans ce qui nous est le plus naturel, laisser l’alchimie du corps et de l’esprit se réaliser pas à pas.
« Marcher, une philosophie », 300 mots ici pour 300 pages qui m’ont ravi.

Claudio : Dix ans après avoir lu "Marcher, méditer" (M. Jourdan/J. Vigne) j'ai plongé avec délectation dans "Marcher, une philosophie" (F. Gros). La filiation est évidente. La structure différente.
La marche comme prière qui unit l'intellect au corps. La marche comme rythme qui remet tout en place, corps et esprit. La marche comme chemin d'harmonie vers la nature.
On entend ici, marche solitaire qui permet une introspection bienveillante, une méditation éclairante.
Cet ouvrage a ceci de particulier qu'il consacre des chapitres à quelques poètes et penseurs, grands adeptes de la marche. De Nietsche à Gandhi, en passant par Rimbaud et Rousseau, l'auteur nous livre leurs escapades et la philosophie qui y est liée. On lit comme une suite de randonnées en charmante compagnie. Un concentré de richesse spirituelle qui vous transporte dans le sac de Rousseau, sur les pas de Nerval, vers des sommets de spiritualité active.
Difficile de choisir des extraits :
"Il n'y a qu'une performance qui compte, l'intensité du ciel, l'éclat des paysages.
Rechercher le vrai, c'est dépasser les apparences. C'est dénoncer les habitudes, les traditions, le quotidien, comme autant de conventions, d'hypocrisies, de mensonges.
L'utile c'est ce qui intensifie une puissance d'agir, augmente une production d'effets, accroît une compétence. L'inutile, le superflu, c'est tout ce qui demeure concédé à l'appréciation des autres et à sa propre vanité. Juste en-dessous de l'utile, il y a le nécessaire. Il est l'irremplaçable, l'incontournable, le non-substituable.
En marchant, on fait ses comptes avec soi-même : on se corrige, on s'interpelle, on s'évalue.
On se voit marcher bientôt, on se tient juste derrière soi, à quelques mètres, et on se suit"

J'ajoute que j'ai découvert Henry Thoreau et j'ai hâte d'approfondir sa connaissance et que l'idée m'apparait plus pressante d'aller refaire le chemin Nietsche, à quelques kilomètres de chez moi.

14 commentaires:

  1. C'est à l'arrivée à un rendez-vous pour un pique-nique sur une plage, que je découvre Louis-Paul, ce bouquin en mains. A peine nous étions nous salués qu'il partageait son enthousiasme à la lecture.
    Et dès le lendemain matin, je commandai le livre. A réception, je plongeai dedans. Conquis immédiatement. Pages 17 et 18, je sortis mon appareil, les photographiai et les envoyai à une liste choisie. En pente douce et tranquillement, je finis la lecture le lendemain.

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  2. Ne peut-on marcher dans sa tête?

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  3. Moi aussi, j’ai voulu en savoir plus sur Thoreau.
    Le kiosque de mes vacances m’y a aidé avec ce numéro d’été de Philosophie magazine.
    Tout un dossier dont un entretien avec Michel Onfray.
    http://www.philomag.com/fiche-dossiers.php?id=104

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  4. Marcher dans sa tête, c'est comme un fantasme, ça peut suffire à certains, mais rien ne vaut les travaux pratiques pour monter au ciel ou aux rideaux ;-)

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  5. Pour le chemin de Nietsche, je suis partant, depuis le temps que j'en ai envie. Mais je crois (en regardant mon thermomètre) qu'il est urgent d'attendre.

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  6. Le chemin fait et refait! Sublimes points de vue mais véritable grimpette a réserver a des températures plus clémentes. Meilleure période? Un beau jour d'hiver quand le ciel est bien bleu....
    Doit être fabuleux en ce moment au lever du soleil.
    Je vous souhaite belle marche!

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  7. Heu, "j'peux dire une connerie"?
    Nous pouvons aussi le descendre et tu nous attends en bas pour nous remonter en voiture.

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  8. Bien sûr que c'est une belle grimpette, mais franchement, ça ne doit pas faire peur à des mollets de vaillants quinquas. Et au lever de soleil, pourquoi pas. C'est sûr, que dans ce cas, on ne pourrait pas compter sur les quadras qui aiment la grasse matinée. Quelle jeunesse ! ;-)

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  9. C'est ce qui fait des points de vue différents sur les choses, des gens variés avec des modes de vie variés, un monde varié, richesse.....
    Chacun de nous voit des choses que l'autre ne voit pas.... Et c'est bien du coup il peut raconter!Quoi que ma grasse mat du moment, meme en vacances c'est 8h30, meme si le coucher est tardif....
    Cela dit rappelle toi le jour ou je t'ai parlé d'une marche de 50km de nuit.... Tu m'as répondu que la nuit c'était fait pour dormir! Ce jour là toute presque quadra que j'etais, j'ai vu le coucher puis le lever! 13h30 de marche
    13h30 de marche.....

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  10. Et aussi sur le Net :
    « C'est de mettre un pied d'vant l'autre et d'recommencer »

    http://www.lecture-ecriture.com/3930-Marcher,-une-philosophie-Fr%C3%A9d%C3%A9ric-Gros#

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  11. @Barbara
    "le jour ou je t'ai parlé d'une marche de 50km de nuit"
    Tu nous raconteras à nous aussi?
    Bises

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  12. Un lien
    http://futilesetgraves.blogspot.com/2011/08/introduction-la-marche-pied-comme.html

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  13. Merci du lien. Achète ce livre Didier, tu ne le regretteras pas je pense. La marche y est très mentale, tonique, régénérante, spirituelle...

    PS (rien à voir): Sais-tu pourquoi certaines photos se transforment en panneau (noir) de signalisation sur ce blogue?

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