J'aime me souvenir de ce qui a véritablement marqué mon entrée en musique.
Jusque là, elle n'était pas spécialement dans mes moeurs. J'étais plutôt branché sport et télé, école et copains, cela me convenait. Au village sans prétention.
Il y avait quelques disques à la maison, mais ça ne tournait pas en boucle non plus. Un piano, aussi, sur lequel un de mes frangins s'était escrimé avant de jeter l'éponge et dont mon père jouait de temps à autres.
Mais là...
Cet après-midi là...
On ne le sait pas sur le moment que sa vie bascule dans quelque chose.
C'est bien après qu'on se dit, ça s'est passé là, à ce moment-là.
On a tous des 11 septembre.
Ce gaillard, frère de ma future belle-soeur, m'a tout simplement offert un sésame. Donne les clés. Passé le témoin en quelque sorte.
Il me fit découvrir le rock. M'apprit à tendre à l'oreille. Parla, s'agita, sortit des disques, et encore des disques. Puis me proposa d'immortaliser tout ça. Il m'enregistra une cassette.
Dessus, les principaux morceaux qu'il souhaitait partager. C'est là que je découvris Dire Straits, Thin Lizzy, Peter Framptom et quelques autres.
La musique entra dans ma vie comme un coup de vent s'engouffre.
La musique et un peu plus... Ce moment de connivence m'apprenait aussi l'idée de la transmission, le désir du partage, avec ses émotions.
Je suis encore aujourd'hui fasciné par la façon dont quelques secondes, quelques minutes peuvent être incroyablement fondatrices.
Et tout aussi fasciné par la place qu'a ensuite prise la musique dans ma vie. Et avec elle, la place qu'a prise le désir de partager, de découvrir.
Ce dimanche-là fut naissance.
De celles qui appellent des premiers pas, l'apprentissage de la parole, l'exercice d'émotions.
A chaque fois que je fais une compilation ou que je parle musique avec quelqu'un, je m'aperçois que je suis juste un enfant de cet instant-là, un enfant qui a grandit, qui a fait son chemin, qui a exploré, découvert, défriché. Et qui, toujours, veille à partager.
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