dimanche 11 septembre 2011

Tours

Photos montage Wikipedia.
J'étais à la maison.
C'est l'une des rares fois où la télévision est restée allumée aussi longtemps chez moi.
Sans interruption, en fait.
J'étais un papillon de nuit attiré par le lampadaire et je ne cessais d'aller me scratcher contre la vitre.
C'est l'une des rares fois où je l'ai regardée bouche ouverte, la télévision. Stupéfait.
Incapable de mots et de pensées.
Je ne cessais de voir et revoir ces avions percuter les tours, les tours s'effondrer, les gens hurler, tomber, mourir.
Dix ans après, je suis incapable de me souvenir de ce que je ressentais alors.
Peut-être parce que l'on a pas toujours les mots.
Peut-être parce que dans certaines situations, on ressent, on prend, et puis c'est tout.
J'ai juste souvenir d'un moment  hors du temps. Tout se brisait à des milliers de kilomètres de moi et je n'étais dans aucun camp.
Avec le recul, je me dis que sans doute je percevais la fin de quelque chose de l'ordre du planétaire et l'on n'est pas forcément habitué à ressentir au fond de soi des choses de l'ordre du planétaire. Comme si c'était trop grand, trop violent aussi.
L'irruption des avions dans le ciel, l'attaque, la poussière, l'effondrement.
Une violence sans nom, finalement. Mais une violence visible. Et c'est cela qui scotchait. Ce visible. Et cet invisible à la fois.
J'ai souvenir d'un espoir, aussi.
Que cette fin de quelque chose annonce un début. En serve de prélude.
Dix ans se sont écoulés.
Je ne suis pas certain que l'espoir est eut droit de cité bien longtemps.


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