J'ai aimé finalement regarder le débat des primaires PS à la présidentielle de 2012. J'y étais "allé" à reculons. Je m'attendais peut-être, une fois encore, à être déçu. Je ne l'ai pas été.
Parce que j'ai trouvé que cette bande des six redonnait un peu de dignité à la politique. Et quand on part de loin, on peut accepter l'idée de commencer doucement. Car quelque chose a commencé avec ce débat. Il n'est qu'à voir les analyses qui fleurissent depuis.
Ils se tenaient bien, les candidats, ils avaient bossé leur dossier, ils laissaient les autres parler, se lançaient quand c'était leur tour. Presque un côté rafraîchissant. Mieux qu'un grand oral ou une soutenance de thèse.
Ils ne tombaient pas dans les pièges tendus, aussi. Le jeu poil à gratter et un peu puéril des différences. DSK. Et autres choses. Ce qu'ils disaient se tenait debout.
Et puis ça faisait du bien que la gauche ait du temps de parole dans la lucarne. Qu'en plus, ce temps soit posé. Sorte de l'hystérie ambiante.
L'exercice était casse-gueule, pourtant, et n'en déplaise aux esprits chafouins, ils ne se sont pas cassés la gueule.
On sent juste que la route est et sera longue, mais le pays, l'Europe, le Monde sont dans un tel état que l'on ne peut pas non plus trop en demander dans un premier temps.
Les écoutant, je me disais qu'on commençait à sortir de 30 ans d'une confiscation démocratique.
1981 - 2011...
J'ai aimé me dire, à une ou deux reprises, ils donnent une autre image du pays et ça fait du bien.
J'ai trouvé aussi qu'ils donnaient à voir qu'à plusieurs, on est plus fort, ce qui tranche avec le diviser pour mieux régner élevé au rang de savoir vivre ensemble.
Je me fichais de scruter chez l'un, chez l'autre qui serait mon favori.
C'est bon de sortir un peu de ce dans quoi le système nous embarque la plupart du temps.Les élections, trop souvent, sont réduites à une sorte de concours.Genre radio crochet. Tiercé. Finale de foot. Ce n'est pas ça. Les politiques se sont laissés aspirés par cette spirale du bas et nous avec. Peut-être que l'on va enfin en sortir un peu, je continue de croire au par le haut. Là, les idées avaient droit de cité. Et si les uns et les autres avaient bien sûr des cartes à jouer et des rôles à tenir, ce n'est pas ce qui est le plus ressorti. Tant mieux.
Je ne sais pas si le peuple sera sensible à tout cela. Sans doute sont-ils encore très nombreux à être loin de tout ça. Trop loin. Mais moi je l'ai été. C'est un début. Irai-je voter à ces primaires ? Je ne le sais pas encore. Je pensais que non. Mais je crois bien que oui.
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