vendredi 20 avril 2012

C'est dommage et dessert

Voter, textes en mains, grâce à Voxe.org

C'est après demain qu'on "vote" et l'heure est pour ce qui me concerne  au bilan ;-)
J'irai dans l'isoloir dimanche, je placerai un bulletin dans l'urne, je retournerai faire de même au second tour, et pourtant, je lutte contre deux envies. Tenaces.
Celles de m'abstenir.
Celle de voter blanc.
Ce sera ni l'un ni l'autre.
Dimanche, je choisirai un candidat. Et c'est tout. A ce jour, à cet instant, je ne sais pas encore ce que je voterai, terme que je préfère à pour qui je voterai.
Je sais juste en grande partie pour qui je ne voterai pas.
Je ne choisirai pas vraiment un programme. Cela me contrarie mais lorsqu'il y a pénurie en rayon, on fait avec ce que l'on a. Personne ne m'a parlé, durant cette élection. Je me suis senti spectateur de gens qui se parlent entre eux.
Je me demande si en terme de débat, la primaire socialiste n'a pas en fait tout plombé, si suite à cette primaire où l'air de rien, ça faisait du bien de parler du pays, de l'avenir, tellement tant de choses ont été dites, entendues, commentée qu'ensuite, il ne restait plus rien.
Comme si derrière tout ça, les stratèges de tous bords avaient pris le relais.
Depuis des semaines, j'ai l'impression que ce sont les sondages qui font la course en tête, et qu'ils sont érigés ainsi, tuant dans l'oeuf tout propos construit. J'ai eu l'impression qu'on ne cessait de nous balader, selon des rituels qui m'échappent. Usant les sujets les uns après les autres. Festin sans queue ni tête, os usés jusqu'à la moelle, déballage de plats, indigestions, overdoses et plus rien.
Séquences qui se succèdent. Ce fut la crise, l'euro, etc.
Je me suis éloigné de cette "campagne" comme on quitterait un paysage qu'on aurait adoré aimer. J'ai essayé, pourtant. J'ai beaucoup lu, regardé, écouté.
La mayonnaise n'a pas pris, en ce qui me concerne. Je me suis lassé. Je me dis que le "jouet" est parfois trop beau pour ceux à qui on le confie. A la fois, amertume de me dire que la démocratie est devenue un jouet pour quelques uns.
La société des chiffres a pris le dessus sur la société des idées qui a fermé les rideaux, rendue muette. Au grand dam de la société des projets. C'est dommage.

3 commentaires:

  1. On comprend très bien l'amertume. Tu l'expliques bien.

    Pour ma part, je suis plutôt content que tous ces plans se soient mélangés. L'impression que le peuple est devenu plus averti et moins manichéen. On votera en partie pour un programme, en partie pour une vieille chanson nostalgique, en partie pour une énergie palpable, en partie pour un chiffre qui nous aura marqué, en partie aussi pour un trait d'humour, une petite phrase etc. etc. Bien ou mal, je ne sais pas mais en tous cas les certitudes du passé ont été bousculées et c'est tant mieux.
    J'essaierai de voter SERIEUX. Mais, c'est vrai que si mon vote centriste est certain pour le premier tour, je ne sais rien encore du second. Et finalement, ça me plait de me trouver aussi ouvert et souple. Tout est possible.

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    1. Prenons le verre.
      Mettons ta vision positivée (je sais ton chemin) d'un côté.
      Cette idée que le "peuple" est devenu plus averti et moins manichéen. C'est possible. Je n'y crois que pour une partie. Aussi ajoutons une autre vision (et mon petit doigt me dit qu'elles doivent se rejoindre quelque part, simple question de temps) : celle d'un peuple encore plus déboussolé qu'avant et qui doit maintenant se convaincre que le guide qu'il espère n'est pas de ce monde-là, qui doit se dire que ça ne suffit pas de fermer les yeux, de se barrer, et qui, autrement dit, doit "faire l'effort" sous peine de s'en mordre les doigts.
      Si pour quelques uns, c'est une aubaine, pour d'autres, c'est une mauvaise nouvelle qu'il faut encaisser car elle n'est pas dans les logiciels "habituels".
      Comme on a chacun autour de nous "un peuple", je sens que le mien est perdu, ne sachant quoi faire de cette "mayonnaise".
      Je sens dans le même temps un réel désir d'aller voter.
      Un paradoxe en apparence que cet éloignement d'un côté, ce rapprochement de l'autre. Le débat est mort. La démocratie est vigoureuse. Là est peut-être ce qui est "sociétalement" passionnant. Ce que va donner ce paradoxe.
      La peur est dans tous les "camps".
      C'est un signe.

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  2. J'aime les tempêtes (intérieures et extérieures). Il faut parfois en passer par là pour avancer.

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