mardi 6 septembre 2011

Je vais bientôt mourir...

Je vais bientôt mourir... Dans 20 ou 30 ans au mieux (allez, 40 si vous voulez), c'est réglé cette histoire.
Je vais bientôt mourir, alors le temps me manque. Mourir avec le sentiment de ne pas avoir commencé, celui de ne pas avoir donné ce que j'avais à donner.
Je vais bientôt mourir, mourir d'une vie au ralenti, à marcher dans les clous, à les écouter confondre vivre et consommer, aimer et calculer, donner et compter, évoluer et accumuler.
Je vais bientôt mourir sans m'être réveillé.
Je vais bientôt mourir dans la cage société, la tête coincée, les mains crispées, sur des barreaux rouillés.
Je vais bientôt mourir, fatigué d'essayer, jour et nuit, 30 heures sur 24, 400 jours par an, muscles tendus, regard concentré, pensée alerte.
Je vais bientôt mourir d'avoir pédalé, pédalé, pédalé sans efficacité. Mourir sans vivre. Mourir de vivre. Mourir de vouloir Vivre, vraiment.
Je vais bientôt mourir. Dans 20 ou 30 ans (allez, 40 si vous voulez) , c'est bouclé cette affaire. Et l'on voudrait que je m'intéresse au vernis, à l'écume, aux feux d'artifices et aux salamalecs. Et l'on voudrait que je course d'escargot, que j'ai des ambitions de boite de conserve. Mais le temps passe, pousse et presse. La cloche du dernier tour a sonné et on voudrait que je ralentisse quand je n'ai fait que m'échauffer.
Ça sent la bière à 20 lieues, à 30 peut-être ( (allez, 40 si vous voulez) et j'attends encore l'heure, pour ne pas bousculer, heurter, choquer. Quatorze jambes fourmillent dans les starting-blocks et je devrais courir à cloche-pied, parce que c'est si vilain de vouloir aller plus vite.
Je vais bientôt mourir. C'est demain, C'est tout près. Tu chauffes. Tu brûles. C'est là. Tends la main, tu touches la terre, ça sent le pissenlit. Tends la main, tu touches le ciel, ça sent le paradis.
Je vais bientôt mourir sans mes bras, sans que mes ailes ne se déploient. 20 ans d'agenda c'est minuscule et on voudrait que je me divertisse, que je reste dans le rang, que j'ordinaire, que je classique, que j'anniversaire, que je continue d'étouffer quand j'attends depuis mille ans d'exploser, de colorer, de colorier, d'enfanter, de faire jouir, de bondir, passionner, aimer, d'éjaculer en couleurs, d'arroser tous les coeurs, de VIVRE merde, VIVRE. Pas plus, pas moins. VIVRE !.. 20 ou 30 ans (Allez, 40 si vous voulez).

18 commentaires:

  1. Je l'ai lu et relu...
    Voilà ce que je peux en dire pour le moment et attends devoir la suite des commentaires :
    C'est quelque chose qui m'a toujours intrigué, non pas vraiment intrigué, mais frappé, cette notion de vie, de vivre, cette différence que nous avions.... d'où pas mal de divergences.......
    Je pense qu'il n'y a pas de meilleure façon de vivre sa vie... certains la consument, d'autres l'économisent. Les deux sont des points de vue, les deux valent quelque chose.
    Je sais ce que tu vas me dire, si après avoir consumé on ressent un vide c'est que la méthode n'était pas bonne. Mais je pense, sans me faire le Questions/réponses que ceux qui consument jusqu'au bout ne verront pas la chute. Car la chute sera définitive....
    Drôle de façon de voir la chose, de mon côté je te l'accorde.
    Ce sujet m'intéresse, et j'ai aimé échanger là-dessus avec toi, mais nos points de vu sont tellement éloignés qu'un pas dans le sens sens de l'autre, ne réussiraient pas à nous rapprocher.
    Cette phrase est super... "' Tends la main, tu touches la terre, ça sent le pissenlit. Tends la main, tu touches le ciel, ça sent le paradis"

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  2. Un jour d'il y a bientôt 8 ans, j'ai eu le choix.
    Vivre ou Mourir.
    Depuis, j'ai appris plein de choses mais surtout j'ai appris que ma notion du temps ne serait plus jamais la même. La phrase du titre de mon blogue est tout sauf un slogan.

    Je relirais demain Claudio, bien reposé. De ce que j’ai ressenti à la première lecture (vite) je dirais que j’ai senti des cris à la Léo et du craché/parlé/chanté/postillonné à la façon du Jacques.
    Je relirais demain Claudio mais je garde les notes musicales de ce soir.

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  3. Je profite de quelques heures d'insomnie pour visiter ce blog. Dans la nuit, les questions existentielles paraissent encore plus assourdissantes que le jour.
    Depuis quelques mois, j'ai pris un virage : je n'essaye plus de vivre (ce que je n'ai d'ailleurs jamais su faire). Je me laisse vivre, au sens de recevoir la vie à chaque instant de chaque jour. Alors c'est douloureux souvent, parce-que la vie n'est pas comme je voudrais qu'elle soit. Mais c'est apaisant dans le sens où elle ne m'appartient plus, je ne cherche plus à la maîtriser. Ne plus contrôler et anticiper les évènements, cela permet de se laisser surprendre par eux avec légèreté et amusement parfois.
    Alors je navigue entre des choses pénibles et douloureuses et des moments de joie ou d'amusement, comme une barque portée par les flots.
    Essaye Claudio de tout lâcher. C'est très difficile, je sais, et ça fait très mal. Mais on se sent plus léger après et cela permet d'accueillir chaque moment de vie comme un cadeau.

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  4. @ Barbara : Je ne reviens pas sur nos "divergences", on se connait bien. Je précise que la vie, je ne veux ni la consumer, ni l'économiser, je veux qu'elle serve, c'est tout. Et aux autres surtout. Si on ne déploie pas son potentiel, c'est gâché.
    J'en suis là. J'ai l'impression d'être à deux à l'heure. Il ne tient qu'à moi d’accélérer ? Certes, c'est imparable ! Mon hic c'est que je trouve que tout est dérisoire tant la société bouffe l'humain. Mais ce ça, j'ai déjà tout dit et je ne ferais que me répéter.
    J'aime aussi la phrase que tu as repérée. Mais ma préférée est une autre : "Mais le temps passe, pousse et presse"

    @ Louis-Paul : belles références. Nous sommes désormais en attente de ta parole ;-)

    @Sylvie : Content de te "revoir" ici. Ce dont tu parles c'est du lâcher-prise. Pourquoi pas. Mais j'ai bien le sentiment de le faire. Ce que j'ai écrit n'est pas souffrance, constat froid c'est tout.
    Et puis, autant la joie et la plénitude m'intéressent et sont bonnes copines autant je reste persuadé que le divertissement et autre amusements éloignent des deux premières.
    Cela dit, Sylvie, si le lâcher-prise doit me filer de l'insomnie, je passe mon tour ;-)
    Merci et re-bienvenue

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  5. Pensé à ça en lisant le début :

    Je voudrais pas crever
    Avant d'avoir connu
    Les chiens noirs du Mexique
    Qui dorment sans rêver
    Les singes à cul nu
    Dévoreurs de tropiques
    Les araignées d'argent
    Au nid truffé de bulles
    Je voudrais pas crever
    Sans savoir si la lune
    Sous son faux air de thune
    A un coté pointu
    Si le soleil est froid
    Si les quatre saisons
    Ne sont vraiment que quatre
    Sans avoir essayé
    De porter une robe
    Sur les grands boulevards
    Sans avoir regardé
    Dans un regard d'égout
    Sans avoir mis mon zobe
    Dans des coinstots bizarres
    Je voudrais pas finir
    Sans connaître la lèpre
    Ou les sept maladies
    Qu'on attrape là-bas
    Le bon ni le mauvais
    Ne me feraient de peine
    Si si si je savais
    Que j'en aurai l'étrenne
    Et il y a z aussi
    Tout ce que je connais
    Tout ce que j'apprécie
    Que je sais qui me plaît
    Le fond vert de la mer
    Où valsent les brins d'algues
    Sur le sable ondulé
    L'herbe grillée de juin
    La terre qui craquelle
    L'odeur des conifères
    Et les baisers de celle
    Que ceci que cela
    La belle que voilà
    Mon Ourson, l'Ursula
    Je voudrais pas crever
    Avant d'avoir usé
    Sa bouche avec ma bouche
    Son corps avec mes mains
    Le reste avec mes yeux
    J'en dis pas plus faut bien
    Rester révérencieux
    Je voudrais pas mourir
    Sans qu'on ait inventé
    Les roses éternelles
    La journée de deux heures
    La mer à la montagne
    La montagne à la mer
    La fin de la douleur
    Les journaux en couleur
    Tous les enfants contents
    Et tant de trucs encore
    Qui dorment dans les crânes
    Des géniaux ingénieurs
    Des jardiniers joviaux
    Des soucieux socialistes
    Des urbains urbanistes
    Et des pensifs penseurs
    Tant de choses à voir
    A voir et à z-entendre
    Tant de temps à attendre
    A chercher dans le noir

    Et moi je vois la fin
    Qui grouille et qui s'amène
    Avec sa gueule moche
    Et qui m'ouvre ses bras
    De grenouille bancroche

    Je voudrais pas crever
    Non monsieur non madame
    Avant d'avoir tâté
    Le goût qui me tourmente
    Le goût qu'est le plus fort
    Je voudrais pas crever
    Avant d'avoir goûté
    La saveur de la mort...

    Boris Vian

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  6. J'aime toujours autant ces échanges ici, tantôt légers, tantôt bien plus graves.
    Ca me manque parfois.
    @Didier : j'ai pensé exactement la meme chose que toi, mais sous une autre forme : je ne savais pas qu'elle était de Vian.
    Moi, je la connaissais comme Ca :
    http://www.youtube.com/watch?v=UPe0MGivXa0&feature=youtube_gdata_player
    Ce soir je vous embrasse


    Et vous?
    Je voudrais pas crever sans...?

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  7. Question de génération ;-) je ne connaissais que le texte de Vian.
    Dans le genre, je pense souvent à la chanson de Julos Beaucarne :"Je n'aurai pas le temps de lire tous les poèmes du monde
    Et j'ignorerai peut-être longtemps les vers du poète Papou Tumu Tumac
    La voix du poète analphabète, l'oral Siméon de Carinthie
    Et la voix du poète aveugle d'Afghanistan Oumahum El Kabash
    J'ignorerai sans doute jusqu'à ton nom, poète du désert murmurant tout seul, dans ta tente berbère, quelque credo intérieur en pensant à la femme que tu aimes
    Je ne connaîtrai sans doute jamais la poétesse nègre d'Haïti qui chante à son nouveau-né la joie de l'enfanter
    Je ne connaîtrai pas Dulciane, poétesse du fond d'Éthiopie, mirant son visage de princesse Tutsi dans le miroir de quelque lac de haute montagne
    Et la prêtresse noire des hauteurs du Rwanda, égrenant devant le feu la vieille saga et la chanson que chantaient ceux qui n'avaient jamais été à Bujumbura
    Ni la voix de cette femme enterrée vivante au Burundi
    Tant de voix perdues, comme ta voix enveloppée dans la fixité de la mort

    Je n'aurai pas le temps de lire tous les poèmes du monde"

    Barbara, ça ne tient qu'à nous de faire vivre un peu plus cet espace. Didier nous l'ayant confié, dorlotons-le. (L'espace hein ?)
    A ce propos Sylvie, si tu veux partager des choses, écrire des billets, fais-nous signe !

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  8. Comme en écho, ceci, aussi
    Si tu veux voir détruit l'ouvrage de ta vie
    Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir
    Ou perdre d'un seul coup le gain de cent parties
    Sans un geste et sans un soupir

    Si tu peux être amant sans être fou d'amour
    Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre
    Et, te sentant hais, sans haïr à ton tour
    Pourtant lutter et te défendre

    Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
    Travesties par des gueux pour qu'existent des sots
    Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
    Sans mentir toi-même d'un mot

    Si tu peux rester digne en étant populaire
    Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
    Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
    Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi

    Si tu sais méditer, observer et connaître
    Sans jamais devenir sceptique ou destructeur
    Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître
    Penser sans n'être qu'un penseur

    Si tu peux être dur sans jamais être en rage
    Si tu peux être brave et jamais imprudent
    Si tu sais être bon, si tu sais être sage
    Sans être moral ni pédant

    Si tu peux rencontrer triomphe après défaite
    Et recevoir ces deux menteurs d'un même front
    Si tu peux conserver ton courage et ta tête
    Quand tous les autres les perdront

    Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
    Seront à tout jamais tes esclaves soumis
    Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
    Tu seras un homme, mon fils

    Paroles: traduction du poème de Rudyard Kipling par Paul Eluard.

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  9. "Une vie pour se mettre au monde"
    http://www.carnetsnord.fr/titre/une-vie-pour-se-mettre-au-mondeMon nouveau compagnon de poche, je viens de l’acheter. 4ème ce couverture :
    "Vivre c’est se mettre au monde plusieurs fois : la première naissance est évidente, physique ; les autres passent parfois inaperçues. Une vie, avec ce qu’elle nous donne et nous inflige, suppose de chercher profondément en soi les ressources pour s’adapter, faire naître en nous, à chaque étape, un être renouvelé, amélioré, plus mûr, plus dense. Une vie pour se mettre au monde c’est une vie pour apprendre à faire corps avec ce qui advient, les joies et les drames ; une vie pour faire de son existence un tout, décousu parfois mais unique ; une vie surtout pour apprendre à rester dans l’émerveillement. On sort de cette lecture extrêmement positif et joyeux, quel que soit son âge."

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  10. Claudio,
    merci pour ta proposition. Oui, j'aimerais bien écrire quelquefois. Comment dois-je faire ?
    Didier,
    merci pour ces textes magnifiques.
    A tous,
    merci pour la richesse de ce blog.

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  11. @ Sylvie : j'ai besoin de ton adresse mail pour t'envoyer une invitation. J'ai beau chercher, je ne la retrouve pas. Écris-moi sur claudiogene@free.fr et je ferai le nécessaire.
    Bienvenue.

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  12. Après plusieurs lectures de ce billet, c'est qu'on peut le prendre par plein de bouts le gaillard, je me dis que cette omniprésence de la mort explique probablement beaucoup cela.
    Distille la peur, en plaques mièvres.
    Comme des boutons retors. Ou des plaques tectoniques.
    Peurs de vivre ici, et dans le même temps, poids des dictatures. On en relève pas mal dans ce texte, l'air de rien : dictature du pressé, dictature du lent, dictature du on (et c'est bien connu, on est un con), dictature du soi, dictature du temps, qui passe, qui érode, qui arrive, qui s'enfouit, qui s'enfuit.
    Lisant, relisant, je me dit que si nous vivons une période fascinante, nous vivons en même temps une époque éprouvante.
    Eprouvette, peut-être.
    Un texte qui donne envie de dire : et la paix, dans tout ça ? La paix de l'âme. La paix du corps. L'esprit sain, le corps sain.

    Une pensée pour Brel, pour finir. Ceci :

    Rêver un impossible rêve
    Porter le chagrin des départs
    Brûler d'une possible fièvre
    Partir où personne ne part
    Aimer jusqu'à la déchirure
    Aimer, même trop, même mal,
    Tenter, sans force et sans armure,
    D'atteindre l'inaccessible étoile
    Telle est ma quête,
    Suivre l'étoile
    Peu m'importent mes chances
    Peu m'importe le temps
    Ou ma désespérance
    Et puis lutter toujours
    Sans questions ni repos
    Se damner
    Pour l'or d'un mot d'amour
    Je ne sais si je serai ce héros
    Mais mon coeur serait tranquille
    Et les villes s'éclabousseraient de bleu
    Parce qu'un malheureux
    Brûle encore, bien qu'ayant tout brûlé
    Brûle encore, même trop, même mal
    Pour atteindre à s'en écarteler
    Pour atteindre l'inaccessible étoile.

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  13. Je vais bientôt mourir... Dans 20 ou 30 ans au mieux (allez, 40 si vous voulez, même 50, différence d'âge oblige), c'est réglé cette histoire.
    Mais une chose est sûre : même si j'ai la désagréable impression de n'avoir pas toujours compris mon rôle sur cette terre, même si je suis frustrée de n'avoir pas vraiment "servi" à grand chose ou à grand monde, même si j'ai parfois le regrets de n'avoir pas su n'être que "papilles gustatives" afin de savourer au mieux chaque instant et chaque personne, des plus savoureux au plus amères, j'aurai apprécié certaines rencontres magiques, fortes et magnifiques. De belles, très belles personnes qui se sont trouvées sur ma route, à un moment précis, et qui m'ont fait prendre, pour certaines, des chemins de travers, pour d'autres, des autoroutes voire des voies aériennes pour foncer.
    L'important, ce ne sont pas les regrets. C'est d'avoir su déceler ces instants magnifiques que nous offre la Vie.
    Et puis, qu'y a-t-il après la vie ?
    Personne ne pouvant répondre à cela, on peut tout imaginer, jusqu'à un éventuel recommencement avec une seconde chance, pourquoi pas !

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  14. J'avais raté ce dernier commentaire Béa. Avec un peu ;-) de retard, merci de l'avoir déposé.

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