mardi 6 juillet 2010

100 milliards

Une info qui me fait m'exclamer, voilà le chiffre que je réclame de connaître depuis longtemps.
Voilà le chiffre qui met la droite en position de non sens absolu.
On entend suffisamment qu'il n'y a plus d'argent.
On entend les termes qui vont avec. Austérité, rigueur, serrer la ceinture, supprimer des postes, ne pas remplacer du service public, privatiser, etc.
Ce chiffre, c'est 100 milliards.
Ces 100 milliards, ce sont les recettes dont s'est privé l'état depuis 2000.
Elles correspondent aux baisses d'impôt sur le revenu décidées idéologiquement par Chirac puis Sarko.
Un chiffre rond qui ne comprend pas le bouclier fiscal. Lui, c'est 14 milliards par an de moins.
Traduisons autrement.Prenez un type. Il bosse. Il refuse une partie de son salaire. Puis, dix ans après, vient dire qu'il n'a plus un radis alors que ses dépenses au pire ont augmenté, au mieux se sont maintenues.
D'aucuns diront, il vivait au dessus de ses moyens.
Est-ce si sûr que cela ? Ce type, se dirait-on de toutes façons, est timbré.
Se priver de recettes donc moins dépenser : pourquoi pas ? Mais pourquoi ?
Qu'est-ce qu'il y a eu de mieux ?
Quel est le sens de tout cela .
Allez, il est temps (encore) de remettre la machine dans le bon sens.
Nous pouvons même attendre 2012. On n'est plus à ça près.
Ci-dessous l'info en question.
Depuis 2000, l'Etat a perdu 100 milliards d'euros de recettes fiscales, dont deux tiers au titre des baisses d'impôts, affirme, le 5 juillet, Gilles Carrez (UMP), rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale, dans un entretien aux Echos.
Ces baisses d’impôts n’ont pas « été compensées par une baisse des dépenses », poursuit Gilles Carrez, en souhaitant désormais « inverser la tendance ».
Dans un communiqué, le député PS Pierre-Alain Muet a estimé que M. Carrez faisait « un amalgame entre les allégements fiscaux réalisés depuis 2000 par la gauche et par la droite » pour « tenter d’exonérer les gouvernements de droite de leur responsabilité dans le déficit actuel des finances publiques ». « Le rapporteur général du Budget oublie une chose : c’est que la gauche a réduit les déficits avant de réduire les impôts », ajoute M. Muet.
Alors que s’ouvre mardi 6 juillet à l’Assemblée le débat d’orientation budgétaire, Gilles Carrez appelle à des « choix difficiles mais nécessaires ». Il suggère, par exemple, le gel systématique des prestations comme les aides au logement ou la restriction des hausses de primes pour les fonctionnaires.
Pour lui, l’effort de réduction des niches fiscales et sociales doit être porté à 10 milliards d’euros dès 2011.
Le gouvernement vise désormais « au moins » 8,5 milliards d’économies dès 2011 en rabotant les niches fiscales. Pour Gilles Carrez, « l’effort doit porter sur l’ensemble des impôts » afin que « le coup de rabot de 10% » s’applique « sur l’assiette la plus large possible ».
Il suggère notamment un relèvement de certains taux réduits de TVA, avec le passage de 5,5% à 10% ou 12% pour l’hôtellerie, la restauration et l’achat de matériaux de rénovation. « Au total, c’est (…) un effort sur les recettes fiscales et sociales de l’ordre de 15 milliards d’euros qui est nécessaire pour démontrer notre détermination à réduire les déficits publics et la dette », estime-t-il.
Les différents ministères recevront ce lundi 5, ou mardi 6 juillet, les lettres de Matignon leur précisant quels crédits leur seront alloués de 2011 à 2013.
Le gouvernement a récemment préparé les esprits à la rigueur. La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, a ainsi affirmé dimanche 4 juillet que la politique française de sortie de crise était un mélange de « rigueur » et de « relance », qu’elle a résumé par le néologisme « ri-lance ».
[source : Gazette des communes]

4 commentaires:

  1. Ce qui me fait sortir de mes gonds c'est ce qu'ont trouvé nos bons maîtres. Pour faire des économies, ils vont supprimer ou baisser un certain nombre d'aides sociales (http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/social/20100706.FAP4986/deficit-francois-baroin-confirme-la-baisse-de-plusieurs-aides-sociales.html)
    Oui, c'est peut-être le mot "social" qui les hérisse. Et avec ça ils comptent combler le déficit. N'importe quoi ! Tout ce qu'ils vont faire c'est créer un peu plus de précarité, sans pour autant relever les finances publiques.
    Je sais où se trouve l'argent, et eux aussi. ce ne sont pas les pauvres et les défavorisés qui l'ont, non. Allez voir du coté des riches, des Bettancourt et compagnie, des bénéficiaires du bouclier fiscal. Ils ont du pognon, et à ce niveau ils ne savent plus qu'en faire, alors qu'ils le donnent, qu'ils renflouent l'État.
    Je serai même d'accord (j'utilise le futur à bon escient)pour qu'on baptise une avenue ou deux à leur nom, qu'on fasse ériger quelques statues même, la France reconnaissante.

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  2. Je ne sais pas si c'est le mot social qui les hérisse. Je ne crois pas. Ils s'en foutent un peu. Je crois plutôt qu'ils sont dans une logique qu'ils pensent imparable et qui n'est pas validée par les faits. L'idéologie, c'est les riches vont créer des richesses, et ainsi les pauvres en bénéficieront. Ces richesses sont au choix des entreprises, de l'activité, du service, et donc des emplois et donc le moins riche pourra consommer et donc la croissance et donc tout ira bien.
    Il y a une forme de cohérence, si on regarde bien, dans tout ce qui est fait en France depuis dix ans.
    Le problème pour moi est dans ce que tu esquisses, Nikkos : l'hypocrisie des arguments, les explications données, l'absence d'explications dans d'autres cas.
    Je pensais à l'école l'autre jour en me disant : en fait, ils rêvent de l'école privée. Alors ils tuent la publique.
    Je pensais de même à la santé, au vieillissement, au handicap, aux cantines, etc. Tout peut être pris en charge par du "privé", c'est vrai. Je veux dire, c'est vrai si l'on suit ces logiques et surtout si l'on a les thunes pour se le permettre.
    L'autre problème, c'est la demi mesure.
    Je pense à la retraite. Si c'est 65 ans qu'il fallait décider, pourquoi cet ersatz de décision ? Pourquoi toujours brandir la menace avant coup, se courber pendant, et la brandir à nouveau après ? Pourquoi si ce n'est par peur, manque d'idées, manque de créativité ? Si ce n'est par ce qu'on joue, au fond. Ils jouent. A faire les responsables, les gens importants.
    Ils n'ont pas la carrure, très certainement.
    Seuil de Peters.Je rêve qu'au moins, ils aient de l'humilité mais non, même pas. Au contraire.

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  3. Je me répète sans doute mais Didier s'ils ne font pas comme tu dis c'est que le "peuple" n'est pas mature; s'il l'était il accepterait des explications, des arguments, et il grossirait les troupes de ceux qui veulent du bien pour leur pays.
    La politique ne consiste pas à gérer mais à faire passer. A cause de qui ? Pas du vice de certains mais de la médiocrité de la masse.
    voilà pourquoi je ne me mêle pas de ces choses.

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  4. Tu serais pas par hasard dans une période je me répète, je radote, non, Claudio ? ;-)
    Faudrait songer à ne pas brandir ça à tout bout de champ !Oui, tu te répètes et oui mois aussi je me répète et c'est bien ainsi !
    Ce à quoi je réponds : facile de se dire le peuple n'est pas mature.
    Je n'en suis pas aussi certain.
    Je comprends par contre que ça arrange les "élites" de le penser. Ca leur permet de se sentir élites ;-)
    Juste envie de dire : chiche, les gars ? Essayez donc ? N'avez rien à perdre, de toutes façons, vous avez déjà perdu...

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