lundi 5 juillet 2010

Zoé

Voilà une histoire vraie, actuelle, qui donne envie de dire, pétez un coup, les gens, ça ira mieux.
Sous le pseudonyme Zoé Shepard, auteur d'"Absolument débordée!" (un pamphlet ou un roman qui se déroulerait dans une collectivité locale), se cache une fonctionnaire qui ne pensait pas que tout cela la conduirait devant le conseil de discipline.
Un livre, a déclaré la jeune femme, né d'un grand désespoir professionnel car elle n'avait pas réussi à faire ce pour quoi elle avait été embauchée. 30 ans, entrée en 2007 comme chargée de mission à la délégation internationale d'un conseil régional, elle cause vocation, pourtant, lorsqu'elle évoque la fonction publique. Elle note que c'est le fait de ne pas servir l'intérêt général qui a commencé à la faire déprimer. En même temps, pas drôle de rester derrière un ordi en se disant qu'on pourrait être utile. Le gaspillage l'a heurtée. Alors elle tient un blog. Puis écrit le bouquin. Elle veille à tout anonymiser pour ne pointer ni une collectivité ni des personnes en particulier. Mais elle est rapidement démasquée. Des collègues et anciens camarades de classe reconnaissent sa plume et son caractère mordant. La collectivité considère, qu'elle a outrepassé son devoir de réserve et de discrétion et que certains passages du livre sont injurieux, grossiers et diffamatoires. 
Évidemment, on se baladera dans les méandres de la censure, de la liberté d'expression, etc.
Est-ce que cela en vaut la peine ? Voilà en tout cas qui me donne envie de le lire, le bouquin :-)

11 commentaires:

  1. Je trouve qu'ils y vont fort.
    Mais ils sont dans leur droit. Quelques-une des contreparties du statut de fonctionnaire sont les obligations de réserve et de discrétion :

    Obligation de réserve :
    Elle n'est pas inscrite dans le statut général, mais seulement dans certains statuts particuliers (militaires, magistrats, policiers). Néanmoins une jurisprudence existe.
    La réserve n’a pas trait uniquement à l’expression des opinions. Elle impose au fonctionnaire d’éviter en toutes circonstances les comportements portant atteinte à la considération du service public par les usagers.

    Obligation de discrétion :
    Loi n° 83.634 du 13 juillet 1983, article 26 ... "Les fonctionnaires doivent faire preuve de discrétion professionnelle pour tous les faits, informations ou documents dont ils ont connaissance dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions. En dehors des cas expressément prévus par la réglementation en vigueur, notamment en matière de liberté d’accès aux documents administratifs, les fonctionnaires ne peuvent être déliés de cette obligation de discrétion professionnelle que par décision expresse de l’autorité dont ils dépendent."

    Concernant "Zoé", je comprends, elle a été déçue par son environnement professionnel. Mais rien ne lui interdisait d'aller proposer ses services ailleurs. Au lieu de ça, si j'ai bien compris, elle a accepté de continuer à occuper un emploi pour lequel elle recevait une bonne rémunération à ne pas faire grand chose. Et parallèlement, elle écrivait un bouquin dans lequel elle critiquait le système qui lui permettait de gagner sa vie à ne rien faire. Je persiste, elle n'avait qu'à se battre de l'intérieur pour changer les choses puisqu'elle n'était pas qu'un simple agent d'exécution ou alors elle devait partir. Pour moi, il y avait clairement volonté de nuire (tout en se faisant un petit paquet de pognon au passage).

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  2. Je prends le commentaire de Nikkos dans sa globalité.

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  3. Excellent, merci Nikkos.

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  4. Complétement en phase avec Nikkos.

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  5. Je recommente ce billet 6 mois plus tard. Donc, notre amie Zoé a été réintégrée au Conseil Régional d'Aquitaine.
    http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20110104.OBS5672/zoe-shepard-retrouve-ses-chers-collegues.html
    J'écrivais qu'ils y allaient un peu fort avec elle. Je serais moins bienveillant aujourd'hui, parce qu'en y réfléchissant, si je travaillais au Conseil Régional d'Aquitaine, que j'y accomplissais consciencieusement les tâches qui m'étaient confiées, je serais sérieusement vénère. Parce que, de quoi, comment, cette s----e qui se fout de la g----e de ses collègues, qui crache joyeusement dans la soupe dont elle se repaît pourtant goulûment, qui donne du grain à moudre à tous les libéraux du café du commerce, qui au passage touche 300 000 euros de droits d'auteur et a vendu les droits de son bouquin à UGC, hé bien, la loute revient bosser. Enfin quand je dis bosser, je suis pris d'une crise de scepticisme, elle utiliserait le matériel de l'administration territoriale pour écrire une suite à son bouquin que je ne serais qu'à moitié étonné.
    C'est vrai quoi, dans n'importe quelle boite privée elle aurait été lourdée. Parce qu'on est quand même face à quelqu'un de déloyal vis à vis de son employeur, qui dénigre son entreprise, fût-elle publique.
    Alors, je ne comprends pas qu'ils l'aient conservée dans leurs effectifs, parce que la petite n'a pas l'air de quelqu'un qui va démissionner, non, elle est accrochée à son poste comme un bigorneau à son rocher.

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  6. Je prends le commentaire de Nikkos dans sa globalité.

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  7. Moi aussi!
    Et n'ai aucune envie de lire ce bouquin!

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  8. Je l'avais vue il y a quelques temps à la télé.Je n'avais pas du tout apprécié.
    Cracher dans la soupe, oui.
    Déverser du fiel.
    Je n'aime pas ça.
    Du tout.

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  9. Je n'aime pas ceux qui "crachent dans la soupe" (Afficher du mépris pour ce dont on tire avantage, critiquer ce qui permet d'assurer sa subsistance). D'abord, beurk ;-), puis je dis que quand on n'est pas bien quelque part, il faut tout mettre en œuvre pour en partir. Changer de boulot, certains le peuvent, d'autres pas, et de ceux-ci je conçois qu'ils en viennent à avoir une sale mentalité vis à vis de leur boite.
    Mais Zoé Shepard ? Avec son petit magot, elle pouvait se permettre de démissionner, si elle ne se sentait pas à sa place. Peut-être qu'elle redoute, en fin de compte, qu'un autre employeur ne s'aperçoive qu'elle ne vaut pas mieux que ses "collègues" du Conseil Régional...

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  10. Une dépêche AFP de ce jour confirme que Le groupe UGC a acquis les droits d'adaptation cinématographiques de "Absolument dé-bor-dée".

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  11. C'est la foire aux cocus au Conseil Régional d'Aquitaine. "Simplet" et "Coconne", ainsi que Zoé Shepard les a gentiment surnommés dans son bouquin, et dont je suis certain que tout le personnel du Conseil connait la véritable identité, seront les premiers à aller voir le film, c'est sûr.

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