jeudi 1 juillet 2010

L'info, rayon consommable

L'art de vendre de l'écran de fumée. Les médias se sont un peu spécialisés en cela, désormais. De plus en plus, à bien y regarder, à bien lire, à bien tendre l'oreille, on se rend compte qu'ils créent eux-mêmes des événements qui n'en seront pas. Ils préparent le terrain, analysent, commentent, labourent, puis finissent par laisser les cendres joncher le sol. En friche. Si gros truc, ils nous feront le coup du devoir de suites. Un an après, deux ans, dix ans, vingt ans. Boucle qui boucle.
Il m'arrive parfois de me demander s'ils n'étaient au fond pas les seuls à y croire, à ces "événement", à ces "informations". Nous, on a gobé ou pas, pris ou pas. En ce moment, on est servis comme des rois, faut dire.

Entre les Bleus en Afrique du Sud et "l'affaire Woerth", les divers soubresauts de l'un et l'autre sujet, les déclarations des uns et des autres, plus tout le reste entre grève, alerte orages, week-ends chargés sur les routes, soldes, on baigne en plein mirage. La bulle n'explose pas. Elle s'entretient.
Il paraît que trop d'info tue l'info. Pas d'info tue aussi l'info. Ce vide est assez assourdissant, non ? Et il devient difficile de trier dans tout ce fatras, d'autant que les médias se sont multipliés. Par rapport à 10 ou 20 ans, quelle inflation ! Et dans la foulée, quelle concurrence se livrent les uns et les autres ! Ca se comprend. Mais comme souvent en ces temps de fuite organisée, leurs problèmes deviennent un peu trop les nôtres.
Le monde, la société vus de TF1 ou de M6 par exemple, c'est quelque chose !
Les phobies de toutes sortes s'empilent comme la crème d'un millefeuille. On pourrait écrire un annuaire avec ! Car dans ce contexte, tout devient événement, bien sûr. Tout devient drame. Et, on y revient, même le non événement. Sans parler de la publicité, ou de l'information commerciale.

Forcément, nous autres, on paie des pots cassés.
Ce qui me trouble dans tout cela, c'est que si certaines personnes sont armées pour "gérer" les flux, si certaines personnes ont suffisamment de discernement pour filtrer, d'autres y sont exposées et ce "matraquage" n'est pas sans laisser de traces.
Je me dis qu'une éducation à cela serait intéressante. A l'école. Mais pas seulement. Ca ferait du bien à beaucoup d'avoir des repères dans cette ivresse.
Je me dis aussi que là aussi le boycott peut devenir un acte citoyen.
Puisque tout est commerce, la liberté, c'est de ne pas acheter ?

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