samedi 21 janvier 2012

Train

Photo Francis Beurrier


Et alors, je suis monté dans le train.
Je suis retrouvé dans un compartiment, celui-là par exemple.
Je me suis enfoncé aussi loin que je le pouvais dans un siège qui ne s'avéra pas si confortable à l'usage mais perdu dans mes pensées, je mis du temps à m'en apercevoir. Cela n'avait aucune importance.
Les fourmis dans les jambes me faisaient changer de position très souvent, ce qui amusait Maud.
Je ne connaissais pas cette femme. Elle était venue s'installer en face de moi. Elle portait un imperméable beige, je la classai aussitôt en catégorie prof de fac, bibliothécaire, quelque chose comme cela.
Elle avait des lunettes, aussi. Et j'avais aimé son côté maladroit.
Elle s'était cognée en arrivant. Ce devait être une habitude, chez elle. Elle avait juste sourit, en me demandant si elle pouvait s'asseoir.
Sa présence me contrariait et ne me contrariait pas.
Elle lisait maintenant, jetait de temps à autres des coups d'oeils par la fenêtre, se frottait l'oreille, lorsque nous sortions d'un tunnel.
Je ne réalisais pas.
J'imaginais les flics tourner autour de la caravane, ouvrir le trou, l'un battrait la semelle dans le froid un portable pendu à son cou, d'autres seraient à genou dans la boue. Il y aurait les gyrophares, qu'ils laisseraient, qui se verraient loin, plein de gens se demanderaient ce qu'il se passait, des voitures ralentiraient en passant non loin, j'entendais presque les essuie-glaces,
Je n'osais penser à Caro, qui se retrouvait avec un chagrin imprévu, quel choc ça avait dû être pour elle.
J'étais loin de m'imaginer qu'ils avaient allumé des bougies. Caro avait voulu qu'il y en ait une pour ceci, une pour cela, et c'est sûrement Thierry qui l'avait aidée, et de bougies en bougies, ça avait dressé une drôle de lueur dans le village. Des voisins avaient peut-être déboulé.
Maud me sortait du noir.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts with Thumbnails