Une date. Cochée sur l'agenda. Enfin non, pas cochée. Entourée. Par un stylo rouge. Surlignée. A l'aide d'un fluo jaune.
Je ne sais pas encore si cette date est un début de fin. Ou la fin d'un début. Ce qui est sûr, certain, c'est qu'elle est délivrance. Je l'attendais depuis si longtemps !
Cela ne m'empêche évidemment pas d'avoir une sacrée trouille.
C'est que tout bascule, quand même.
Cette fois pour de bon.
Quelque part, j'aimerais retrouver cette inconscience de l'époque.
Cette force de soi qu'on a dans certaines occasions.
Que soit même on est surpris.
Je suis né dans une petite ville et je suis monté à la capitale avec mon rêve en poche.
Lorsqu'on monte dans la capitale avec des rêves en poche, on a souvent les poches aussi vides qu'une poubelle après le passage des éboueurs. Mon estomac était à l'avenant. Il sonnait le creux.
J'ai trouvé une piaule et je mangeais plus souvent qu'à mon tour des boites de thon.
Des pâtes, aussi.
Sucres lents.
Petit à petit, j'ai fait mon chemin et mon rêve a pris corps. Je suis entré dans ce journal, j'y ai gravi les échelons. Le soir, je lisais du Flaubert. J'ai toujours aimé Flaubert. Je n'essayais pas de lui ressembler, plume au bec. Personne ne peut lui ressembler. J'essayais d'écrire, tout simplement.
J'ai commencé par collecter des résultats, puis je suis devenu pigiste. Et enfin journaliste.
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