L'autre jour, je me suis demandé. Ce que ça racontait 140 ans de mémoire familiale. Mon père était allé se recueillir sur la tombe de son père. J'avais trouvé cela vachement émouvant.
Demain, je me demanderai. Ce que 120 ans de cette mémoire prolongée de quelques autres générations produiront comme effet. J'espère que ce sera émouvant.
Il y a des moments, comme ça, où le temps s'étale plutôt généreusement sur la grande tartine chronologique de la vie.
Ce samedi, nous fêtons les quatre-vingt ans de mon père.
Nous avons imaginé 80 objets qui tous racontent une histoire et espérons que le patriarche sera en veine pour les narrer. Anecdotes qui croustillent et qui, je l'espère, feront chaud dedans plutôt que chapelet qui égrenne les années mortes.
Son épouse, ses trois fils, quelques uns de ses petits enfants seront réunis.
Depuis quelques jours, nous sommes quelques uns à voyager dans cette vie qui fut la sienne, dans ce que nous savons de lui. Et c'est assez épatant d'écouter un poème de Robert Lamoureux, de penser cochonnet et pétanque, d'évoquer des lieux, de regarder une R 16 bleue, de plonger aussi dans cette année 1932, année de naissance, où au détour de quelques pages d'histoire, on note en passant qu'en ce temps-là, par exemple, il est dit que "à partir de 1931, la crise financière mondiale se fait ressentir en France en plongeant lentement l’économie du pays dans un profond marasme. Les difficultés touchent l’agriculture qui souffre de surproduction. Puis l'industrie dont les exportations diminue. En 1932, cette crise économique se trouve doublée d’une crise financière et les rentrées fiscales diminuent, provoquant un déficit de 1 milliard de francs en 1933. Cette situation entama rapidement la stabilité du franc. A tous cela s’ajoute une crise morale qui se caractérise entre 1928 et 1934 par plusieurs scandales politico-financiers. Ces scandales contribuent au développement de l’antiparlementarisme".
Comme si finalement tout cela ne prenait pas une ride...
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