lundi 13 février 2012

L'heure de ce quart d'heure

Un petit jeu ?
Vous voulez ?
Alors jouons.
A quoi ?
A nous raconter... un quart d'heure. Un quart d'heure, celui de notre choix, de cette journée du 13 février.
Un quart d'heure que nous racontons. Parce que ce quart d'heure-là, et pas un autre.

Vous jouez ?

5 commentaires:

  1. Je prends le 6 h 45 - 7 h.
    Le réveil qui sonne et la certitude que dehors, c'est l'hiver. N'a pas neigé, évidemment.
    S'octroyer alors quelques secondes, quelques minutes. Bien au chaud. Se pelotonner. Garder un peu de la nuit. Sentir l'être aimé qui dort. Sourire. Froncer les sourcils. Les rêves s'échappent, déjà. Alors poser le pied sur le carrelage, froid. Chausser les lunettes. Vite des chaussettes, des chaussons. Filer dans la cuisine, WC passés, préparer le café, refuser l'idée de le préparer la veille, avoir les yeux qui comptent mal, dosent les tasses à la va comme je te pousse. Enclencher. Ecouter le premier gargouillis de la machine. Aller s'habiller, se débarbouiller, attendre l'impatience du café qui coule dans la tasse, le sucre, la goutte de crème. Puis savourer la première lampée, inauguration officielle du jour qui démarre, redouter le froid, car il s'agit d'oser la première cigarette, une des meilleures. Puis rentrer, vite, se réchauffer de nouveau, alors allumer l'ordinateur, lire quelques nouvelles, quelques infos. Pas d'écriture ce matin : les rêves se sont enfuis. Se dire alors merde, on est lundi et pester car il faut aller au boulot, toute la journée en plus, d'ordinaire le lundi est RTTéisé de moitié.

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  2. Je suis rentré dans la grande surface en désespoir de cause. Je n'avais pas trouvé mon bonheur ailleurs. Mon bonheur, ce n'était que des chaînes pour ma voiture. Devant le prix de la quincaille, j'ai fait demi-tour. Puisque j'étais là j'ai acheté du papier photo, une bouteille de cidre et du pain tranché. J'ai choisi une caisse à la tête de la caissière (je ne vais jamais là où opèrent des caissiers). Oui, je fais du sexisme.
    On ne doit pas être loin des dix minutes et ce sont les cinq suivantes qui sont les plus intéressantes.
    Elle est à deux places devant moi dans la queue. Son jean bien coupé me tourne le dos et me rappelle que je ne suis qu'un homme. Ma faiblesse et mon sens de l'esthétique ont du mal à regarder ailleurs. Les petites bottines en peau de je-ne-sais-quoi portent une princesse et encore, je n'ai rien vu.
    Des doigts de trois kilomètres d'une finesse et d'une classe encore jamais rencontrés sur cette terre, font le bonheur de quelques produits transportés du panier au tapis roulant : Une éponge, des couches pour bébé, une paire de sandales rose 22/23 au maximum, et quelques produits alimentaires qui ne véhiculent aucune information.
    Puis, la princesse fait un pas en arrière en même temps qu'un quart de tour à droite. Pour patienter, elle sort un smartphone et les doigts de cristal commencent leur ballet ; ça monte, ça descend, ça feuillette, ça tape et ça recommence. Hypnotisé par la danse, je n'ai pu vérifié si la tête couronnant la cliente était de la même eau que le reste. Là, c'est fait. Et là, j'ai mouru. J'ai tellement mouru, que j'ai perdu toute notion de la conjugaison. L'hypermarché n'est plus château, palais, palace, il est paradis. La perfection n'existe pas, nous répète-t-on. Faux et archi-faux. Je pourrais en témoigner, si je n'avais mouru tout à l'heure. Impossible à décrire, le diamant est un et unique, il est tout et le Tout.
    Puis, au-delà des bips du scanner, là où elle récupère ses achats, elle ouvre deux petits sacs bleus, elle y range délicatement tous les produits et rien ne dépasse, comme un puzzle de cubes. Elle paie, et elle repart un sac bleu dans chaque main, celui de droite tenu par trois doigts seulement, les deux autres tenant à l'air libre deux petites chaussures roses de petite fille.
    C'est au moment où elle ne risquait plus rien, que mes obligations me bloquaient derrière la douane du paiement qu'elle tourna sa tête, et posa son regard sous la visière de mon chapeau...
    Et là, ce fut la fin du quart d'heure. Et j'aime respecter les règles.

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  3. Le ticket de caisse dit 10h 55. Donc, un peu avant.

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  4. Quelques jours après: mon quart d'heure...du vendredi. Il était "important" que je vous raconte!

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