samedi 8 janvier 2011

La révolution de l'amour

Comment ne pas avoir envie d’ouvrir un livre qui nous invite à La révolution de l’amour? Et dont le sous-titre évoque l’idée d’une spiritualité laïque , deux mots si importants pour moi, le premier comme un programme dans ma quête de ce que j’ai nommé nouvelle vie ; le second évocateur de belles idées reçues de mes parents. Une valeur parfois mise à mal et qui m’avait incité à rédiger une tribune libre publiée en janvier 2008 sur l’excellent blogue « Claudiogène » aujourd’hui inactif mais resté ouvert.
Luc Ferry : Je connaissais un peu l’homme pour l’avoir vu sur des plateaux de télévision, ancien ministre, philosophe et auteur entre autres d’un best-seller que je n’ai pas lu « Apprendre à vivre ». Mais j’avoue ne pas avoir eu envie jusqu’à ce jour de pénétrer dans l’un de ces ouvrages.

Voilà qui est fait, grâce au Père Noël mais aussi à mon état d’esprit d’aujourd’hui ; fruit d’un travail personnel à cultiver l’esprit ouvert et à essayer de plus avoir d’à priori. (Je publierais d’ailleurs une Note sur ce sujet, illustrée de mon rapport à l’art.)J’ai donc entamé ma lecture et de suite ai aimé et le style et les idées développées. Je n’en suis qu’à la présentation par l’auteur de son ouvrage ; sans préjugé de ce que sera mon ressenti sur la suite, j’avais envie de commencer cette fin de semaine en partageant ici avec vous quelques extraits du tout début du livre:
Comme le poisson dans son bocal, il nous est impossible de regarder de l’extérieur. C’est pourtant ce qu’il faudrait parvenir à faire si nous voulons saisir les évolutions les plus fondamentales, celles qui s’opèrent sous nos yeux sans que nous puissions les observer.
(…)nous avons tendance à ne voir dans l’histoire que ce qui s’effondre et meurt, presque jamais ce qui surgit et prend vie.(…) une vision crépusculaire du temps présent confère d’emblée, à qui la professe une belle présomption de lucidité, pour ne pas dire d’intelligence.
Et un peu plus loin, toujours dans le chapitre introductif : Nous vivons ainsi un moment de refondation à nul autre semblable, une de ces périodes rares et précieuses où il nous faut découvrir, voire inventer une nouvelle vision du monde touchant tous les domaines de l’existence humaine, depuis la connaissance théorique jusqu’à l’éthique, de la métaphysique à la politique en passant par la vie quotidienne.

Pour une présentation plus globale, je vous invite à lire la quatrième de couverture.
Et cerise…Je ne boude jamais le plaisir de l’œil, je trouve très réussi l’illustration de couverture de ce livre.

17 commentaires:

  1. En ce moment, je lis : Apprendre à vivre-2 La sagesses des mythes.Le premier volet m'avait beaucoup plu. Le second est passionnant.

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  2. Merci Louis-Paul, pour ce billet qui fait voyager, ailleurs et dans sa tête.
    Dès que j'aurais avancé sur la pile de bouquins en attente, je promets de me pencher sur Luc Ferry que je trouve d'une clarté rafraîchissante à chaque que je le vois ou le lis dans les médias.
    Je me retrouve en tout. Mais quand c'est lui qui "prêche", ça passe mieux que quand c'est moi ;-)
    Pas plus tard qu'hier, à la télé, il a démonté l'imposture du moment avec brio. Cette histoire d'indignation qui commence à rendre les gens bêtes à force de prendre le sens du vent. Il a rappelé que c'est d'intelligence dont nous avons besoin pas d'indignation. Ça fait du bien de ne pas être seul. (Merci Louis-Paul de m'avoir permis ce commentaire)

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  3. @Claudio
    Si c'était sur Canal hier soir, nous avons vu la même émission. Cela m'a permis "d'affiner" ma réflexion personnelle sur le mot indignation. Ce que je ressentais de genant dans ce titre a été expliqué avec clarté par Luc Ferry.
    Mais je ne dirais pas imposture au sujet du fascicule (on ne peut dire que c'est un livre) de Stéphane Hessel. Ce qui est dommageable est le fait que cela soit devenu un phénomène de mode, un truc pour vendre « du média » écrit ou audio-visuel. Voilà peut-être là où il y a sinon imposture, du moins grosse récup !
    Mais si ce texte avec ses 2 parties (N’oublions pas les notes de l’éditeur) permet une leçon d’histoire à usage des jeunes (et moins jeune), je dis que ce sera positif. D’ailleurs Monsieur Hessel est positif et développe un message d’espoir partout où il se rend. J’aurais juste préféré un « Etonnez vous ! ».

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  4. Etonnez-vous n'est sans doute pas assez fort et se serait moins vendu... La presse n'y aurait pas posé son moignon dessus... la période de Noël n'aurait pas été révélatrice de ce que révèle au fond cet upercut...
    Cet homme là (Stéphane Hessel) sait de quoi il parle, lui, lorsqu'il évoque l'indignation. J'ai la modestie de penser que nous ne le savons pas.
    Cinquante ans après, nous mettons sans doute d'autres sens derrière ce mot-là. Mais de grâce, ici, ne tombons pas dans le panneau de la mode. Comprenons bien ce que dit Hessel. Entendons bien l'écho que cela produit.
    Il y a aujourd'hui une espèce d'esthétique de l'indignation qui fera son temps, je n'en doute pas.
    Que restera-t-il dans quelques mois ? Quelques années ?
    Stéphane Hessel peut se targuer d'avoir éveillé des consciences. Je trouve ça remarquable. Les rassis peuvent rester couchés.
    je fais confiance au "système" pour les rendormir rapidement.
    C'est réveillons-nous, peut-être bien, le mot clé.
    Je ne sais plus où j'ai lu que l'indignation était une chose, l'action une autre. L'une doit suivre l'autre sinon c'est pipi dans un violon.
    Là est l'enjeu, là est sans doute la vraie cible du message adressé par Hessel... à ses amis de gauche...

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  5. Louis-Paul et Didier, vous qui me connaissez bien, vous savez à quel point l'indignation m’apparaît inutile, c'est la conscience qui est efficace. Je préfère qu'on ferme sa gueule et qu'on fasse sa part, dans son coin, plutôt que d'imaginer donner des leçons aux autres qui sont censés ne pas savoir. Ça ne me plait pas d'imaginer que quelqu'un d'autre est plus bête que moi.
    Cette indignation (la médiatisée ou l'exprimée) est à mettre dans la catégorie des bons sentiments. Insupportable catégorie.
    Quant à Stéphane Hessel, bien que son parcours nous enferme dans l'impossibilité de remettre en question ses dires, je l'ai trouvé un peu "niais" dans ses imprécations. J'ai même eu l'impression d'entendre des banalités et des simplifications à la Georges Marchais.
    Je n'ai pas besoin de Stéphane Hessel pour réveiller ma conscience, je passe toutes mes minutes à chercher cohérence entre mes convictions et mes actions, et nous pouvons tous être comme ça, sans lui et sans ses relais. De plus, ce monsieur passe pour un sage ? Et bien, pardonnez-moi, un sage aurait plus de distance et moins de critique directe face à nos dirigeants. Tout cela me semble un peu puéril.

    Un petit renvoi ayant un petit rapport : http://claudiogene.canalblog.com/archives/2007/06/14/index.html

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  6. Nous connaissons effectivement ta pensée, Claudio. Que tu n'aies pas besoin d'un Hessel, fort bien. Je n'en doute pas, d'ailleurs.
    Moi ça me fait du bien, un Hessel. Et je ne vais pas cracher là-dessus, ni me la jouer outré parce que ceci, parce que cela.
    Respectons ceux qui ont besoin d'un Hessel, et il y en a plein, je n'en doute pas ! Je trouve même assez amusant qu'un vieux monsieur de 93 ans fasse à ce point le buzz !
    Car il fait causer, le bougre. A Noël, au réveillon, il a fait causer le bougre, et par principe, j'aime mieux ceux qui font parler, libère des paroles, que ceux qui intiment à tout bout de champ fermez votre clapet.
    La main sur la cocotte, ça suffit !
    Quand on a deux bras, c'est évidemment plus facile de dire que c'est couillon de n'avoir qu'un bras...
    L'indignation est utile pour permettre la prise de conscience, et je crois que le message de Hessel est là.
    Il n'est qu'un passeur, dans cette histoire, un révélateur, et je pense qu'à l'orée de sa vie, il ne prétend à rien d'autre. Autrement dit : il n'est pas le sujet ! Et ce qui est puéril, c'est justement d'en faire le sujet. Car quoi ? Procéder ainsi, c'est dénier ce qu'il dit, c'est rogner les ailes d'un message qui, s'il plait tant et s'il dérange tant, a sans doute quelque chose de vrai au fond ! Alors creusons, au contraire, entrons dans le débat, quittons ce mot valise qu'est en train de devenir l'indignation et notons que c'est vrai que plus personne n'ose s'indigner, n'y pense, etc.
    Nous te pardonnons, bien sûr :-)

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  7. "Je n'ai pas besoin..." De grâce Claudio, épargne-nous cela, ces JE qui ramène toujours à toi. Car Stéphane Hessel ne s'adresse pas à toi mais lui et d'autres (comme Ferry) sont aussi des "passionneurs". Tout le monde devrait se réjouir d'entendre et de lire ces éveilleurs de conscience. Et les porteurs de sens nous aident à trouver le nôtre.

    Je te rejoins Didier sur le message envoyé.
    Mais j'ai des doutes sur le réveil de la gauche, hélas.

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  8. Tout dépend de l'inscription dans le temps, LP.
    Je ne doute pas que la gauche se réveillera.
    Je ne pense pas qu'elle sera d'attaque en 2012.
    Ce n'est pas incompatible.
    De toutes façons, ce n'est pas le réveil de la gauche qu'on attend, dans cette affaire, mais le réveil de chacun. C'est lui qui fera à terme le réveil, pour ne pas dire le dégel.
    Mais faisons confiance aux détruiseurs : ils sauront retarder l'échéance...
    On n'est qu'au début de quelque chose :-)

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  9. Tu m'as mal lu louis-Paul, je ne ramène pas à moi puisque je dis que tout le monde peut faire la même chose. Je respecte les autres en pensant qu'ils ont, eux aussi, deux bras ;-)Didier, où as-tu vu que plus personne n'ose s'indigner ? c'est tout le contraire qui se passe, on s'indigne en l'air, dans le vent, pour tout et rien et on ne met pas en place dans son propre état d'esprit ce qu'il faut pour que les choses changent. Je me répète, on fait de l'imprécation guimauve à tout bout de champ et pas seulement Monsieur ToutleMonde mais à tous les niveaux, on se tartine du sentiment au lieu de structurer des pensées et des actions.
    Je trouve qu'éveiller une conscience en faisant appel à l'intelligence est bien plus louable et respectueux qu'en flattant les instincts primaires de son prochain. Donc, encore une fois, nous avons besoin d'intelligence, pas de sentiment stérile. Quand on est ambitieux et qu'on aime les autres, il convient d'être humble et de faire sa part pour sortir des émotions primaires si faciles à épouser.
    "Le réveil de chacun" c'est tout ce que je souhaite. Pour ce faire, il nous faut de la réflexion, de la rigueur et de la persévérance pas de l'apitoiement, de la mièvrerie et du fatalisme.
    Je reviens en arrière : On s'indigne du management d'une entreprise parce que ses salariés se suicident et hop ! on est quelqu'un de bien et de très bien si on dit que c'est à cause de l'entreprise etc. etc. mais on oublie d'avoir une réflexion globale incluant l'économique, le politique, le social et l'humain et de pouvoir s'exprimer en cohérence avec tout ça. On s'indigne c'est tout. Après avoir dit "c'est dégueulasse !" on fait quoi ? Ma proposition que j'essaie de mettre en oeuvre tous les jours à mon niveau c'est de faire en sorte que chacun ait les moyens de ne pas subir, de ne pas se sentir victime et c'est pas aux autres qu'il faut le demander, c'est à l'intérieur de soi qu'il faut changer. Arrêtons donc de pleurnicher et aidons-nous les uns les autres.

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  10. Je ne crois pas, Claudio, que les gens s'indignent. Tous les exemples que tu te donnes, ce n'est pas pour moi de l'indignation.
    Je crois que Hessel (et d'autres) font justement appel à notre intelligence.
    Et cette intelligence collective, car c'est bien de faire société dont il est aussi question, ne peut se satisfaire du stérile chacun chez soi.
    C'est comme le développement durable.
    A grande échelle, on pète la planète. Et on veut nous faire croire que c'est l'individu qui va réparer les dégâts.
    C'est parfaitement hypocrite.
    L'individu y participe, bien sûr.
    Mais à son échelle.
    Et cela ne suffit pas.
    Surtout si l'on "mondialise" le propos, qu'on raisonne culture des uns, des autres, etc.
    Oui, il y des indignations à remettre sur le devant de la scène, comme des pieds à l'étrier.
    Ce n'est pas anodin, tout ce qu'il se passe.

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  11. On ne sera pas d'accord.
    De mon point de vue, je dirais que je suis bien plus ambitieux pour mon prochain et pour la société en raisonnant ainsi.

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  12. Histoire de revenir sur le sujet de départ proposé par LP.
    L'amour.
    Vu hier soir sur France 3 une émission.
    Il avait un petit côté agaçant, Philippe Sollers. Mais qu'est-ce qu'il est fort quand même ! Costaud. Du délice à l'entendre aligner les mots. D'ailleurs, je n'ai parfois pas tout compris. C'est ça les brillants. Ca brille.
    Ils faisaient tous petits, les chroniqueurs de cette émission. Et lui causait d'amour, évoquait le fait qu'un couple qui se forme y'a pas plus associal, notait comme la société combattait cela.
    Brillant, oui.

    Il parlait de l'amour, Philippe Sollers.

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  13. http://www.google.fr/search?q=Sollers&ie=utf-8&oe=utf-8&aq=t&rls=org.mozilla:fr:official&client=firefox-a#q=Sollers&oe=utf-8&rls=org.mozilla:fr:official&client=firefox-a&um=1&ie=UTF-8&tbo=u&tbs=nws:1&source=og&sa=N&hl=fr&tab=wn&fp=68b20a72e9c4d814

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  14. Je reviens en arrière. Je viens de visionner la parie de l'émission où Elisabeth Levy parle du bouquin d'Hessel.
    Je suis parfaitement d'accord avec elle.
    J'ajoute que cette indignation, selon moi, endort les gens, plutôt qu'elle ne les réveille (puisque je suis indigné, j'ai fait ma part, j'ai montré combien je suis sensible aux autres... et je retourne me servir une bière)

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  15. J'ai trouvé choquante sa position, et son attitude, mais bon, passons ;-)
    Lu chez LP :
    (…) J’ai voulu transformer la planète comme un dieu qui reforme le monde. Mais c’était un leurre, car, bientôt, je ne me suis trouvée que devant le désenchantement. Tout à coup, on s’aperçoit que la somme des actions n’arrivera jamais à supprimer la misère du monde, qu’elle ne touche jamais qu’une infime partie de l’humanité. Ce désenchantement, s’il n'est pas amer, est nécessaire. Il met dans la vérité. Il est juste et bon d’agir, mais il est bon aussi de se rendre compte des limites de l’action et d’accepter de n’être qu’humain, fini. Le cercle infernal est alors brisé, le cercle du perfectionnisme, le cercle de la course aux résultats, à l’efficacité. Vient alors l’action équilibré, sereine, qui a renoncé à l’idéalité.
    (Soeur Emmanuelle)

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  16. Je suis d'accord avec Elisabeth Levy et avec Soeur Emmanuelle (précisons tout de même que l'ambition et l'évolution permanente ne sont pas perfectionnisme, qu'ils n'empêchent aucunement la nécessaire acceptation))

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  17. Ah ! Soeur Emmanuelle qui connaissait réellement le sens du mot humilité.
    Quelle bonne "soeur" pour les autres. Cette femme a toute mon admiration.

    :-)

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