samedi 12 février 2011

Enfants d'Afrique

Ce qui se passe en Afrique du Nord m'interpelle, forcément. Même si je me sens très, très humble sur ce coup-là : je suis incapable de comprendre ce que peuvent ressentir des gens qui ont vécu 30, 40 ans sous le joug de dictatures.
Je fais juste un voeu en passant pour ces populations : gardez votre âme ! Ne tombez pas dans le panneau dans lequel nous, il semblerait que nous soyons tombés. Double voeu, même : puissiez-vous nous inspirer !
Dans ma vie, j'ai juste passé une semaine dans un pays d'Afrique du Nord. La Mauritanie.
Ca m'a laissé un souvenir indélébile.
Parce que là-bas, les relations humaines étaient au coeur de la vie.
Depuis, je ne cesse de penser que tous nos progrès ne sont rien face à cette perte immense que nous avons engendrée dans le même temps : la perte du sens de l'autre, la perte du sens collectif.
Pour parfois ne pas faire un geste par rapport à certaines injustices, croyez bien que je n'en suis pas spécialement fier.
En tout cas, pour souvent penser que la France file un bien mauvais coton, je ne peux m'empêcher de noter qu'une proximité s'installe entre ces peuples qui se soulèvent et nos peuples qui ont un genou à terre.
Est-ce que cela fera tâche d'huile ?
Est-ce que telle une vague, la poussée populaire atteindra nos côtes ?  Ou sommes-nous, comme je le crains un peu, bien malades, bien la tête dans l'étau ?
Je pense aussi à l'Italie, à la Belgique, à l'Espagne, je connais moins l'Angleterre, encore moins les pays de l'ex Europe de l'Est.
Je crois qu'au fond de moi, même si la violence me terrifie, j'ai confiance.
Et tout à l'heure, alors que je bisais mes enfants qui se levaient, alors que nos regards se croisaient, je me disais que j'avais besoin de cette confiance. Pas si simple !

12 commentaires:

  1. Mon avis : Je précise que mes origines du Sud de l'Italie, ma connivence avec l'Afrique du Nord, "francitude" affirmée, mon amour de l'Europe et de la Méditerrannée et mon penchant démocrate me permettent, selon moi bien sûr, cequi suit :
    Le sens de l'humain et des relations humaines qu'on imagine au Sud, en Orient, sont une illusion, un fantasme occidental. Il y a autant de générosité, d'ouverture et de solidarité dans le plastique que dans le bois. Les civilations qui ont eu, par leur histoire, les moyens de plus intellectualiser les choses, ont pu sortir plus facilement des rapports de force et des rapports matériels.
    J'ai passé mon enfance à entendre des conneries du genre "chez vous, ça sent bon la famille, vous avez le sens de l'hospitalité, ah c'est le Sud, y'a toujours des pâtes et du café pour les pauvres" J'ai détesté qu'on valorise des choses élémentaires que tout le monde peut faire. (Si Le Pen rate une marche et que n'importe lequel d'entre nous se trouve à proximité, il tendra les bras pour le rattraper)
    Donc, pour ce qui est de la Méditerrannée, faites un test en écoutant les conversations, ça parle de fric, de flouz (fric) et ça critique son voisin bien plus qu'au Nord. Bien plus. Ça recherche son propre intérêt aussi, beaucoup plus qu'au Nord. Donc, méfiance sur les clichés.
    J'ajoute que dans le quotidien l'esprit de la famille ou de la tribu bouffe, frustre et parfois castre l'individu et tue la créativité.
    Mais on ne peut pas tout avoir, chaque médaille a son revers.
    C'est toujours mieux ailleurs ? Tout est perfectible mais on est vraiment bien en Europe.

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  2. Point n'est ce que j'ai exprimé.
    Mon constat s'est borné à trouver que ces gens n'avaient pas perdu l'usage de la parole entre les humains. Je n'ai pas évoqué ce qu'ils se disaient, encore moins jugé ce qu'ils se disaient. J'ai juste aimé ce temps qu'ils étaient capables de prendre pour parler, se serrer la main, demander des nouvelles, etc.
    C'est tout.
    Pour le reste, c'est très juste, cet avis :-)
    A part le "déteste qu'on valorise des choses élementaires que tout le monde peut faire". Parce que tout le monde ne peut pas le faire. Et c'est faux de penser que parce que c'est élémentaire, cela coule de source.
    Valorisons ce qui est valorisable !
    PS : si Le Pen se vautre dans la rue, je me marre. Pas parce que c'est Le Pen, parce que je suis un grand fan des gamelles dans la rue :-)

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  3. "Parce que tout le monde ne peut pas le faire" Tout le monde ne le fait pas, tout le monde ne veut pas le faire, mais... tout le monde peut le faire. Et si ce n'est pas "naturel", ça se travaille, ça s'apprend.

    Sinon, c'est quoi la Lorraine ? (taquinerie), on parle pas avec les gens ? on se serre pas la main ? etc.
    Notre monde moderne n'enlève rien à tout ça,au contraire il le réactive. Nous l'avons assez défendu sur nos écrans, par nos claviers. Je n'ai vraiment pas peur de l'avenir. Nous allons vers de beaux horizons HUMAINS, ici aussi.

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  4. ok, mais ce n'est pas parce que tout le monde peut le faire que ça suffit pour se draper dans un discours y'a qu'à faut qu'on.
    Ce n'est pas aussi simple et comme on dit : ce qui va sans dire vaut encore mieux en le disant.
    L'élémentaire des uns et compliqué pour d'autres et vice versa.
    Le drap ne permet pas de se contenter de dire : tu peux donc t'a qu'à le faire et fait pas chier.
    Les potentiels ne sont rien s'ils ne sont pas valorisés, encouragés, aidés, etc.
    C'est mieux quand les biens portants permettent aux moins bien portants de mieux se porter.
    Le problème dans tout ça, j'en fiche mon billet, c'est le jugement d'autrui.
    Ca me fait penser aux connards qui se foutent de la tronche de ceux qui ne savent pas un truc sous prétexte que eux savent.
    L'énergie qu'ils mettent à se réhausser, à se moquer, à se draper, feraient mieux de la mettre dans cette aide, cette valorisation.
    Ne jamais oublier d'où on vient, ce qu'on a appris, donner à d'autres ce qu'on a reçu.
    Philia, quoi.

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  5. Mais tu prêches un converti. C'est le combat de ma vie,si je peux me permettre, pour une fois, l'expression.
    Comment faut-il le dire ? Je ne juge jamais une personne. Pointer des dysfonctionnements et l'aider à y pallier, la valorisant en lui faisant comprendre qu'elle a les potentiels etc. etc. quoi de plus aidant et généreux ?
    J'ai un dysfonctionnement. Soit je fais l'impasse et cette carence ne me gêne pas, j'assume et ça ne me pèse pas. Soit j'y palis par moi-même en cherchant, travaillant, en faisant des efforts. Soit, si je n'y parviens pas, je me fais aider. Avec humilité.
    e n'ai jamais rien dit d'autre que ça.
    C'est penser que tout le monde n'est pas capable qui est mépris et jugement de son prochain. Comptez pas sur moi.

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  6. Ce que je crois que tu oublies, mais la passion rend aveugle aussi ;-), c'est qu'on peut aussi pointer ce qui fonctionne et par effet ricochet, aider à faire fonctionner ce qui ne fonctionne pas.
    Je crois plus à cette approche qu'à celle où une tierce personne se permet de dire à une autre ce qui dysfonctionne.
    Cette pédagogie est mauvaise.
    Il faut que ce soit la personne concernée qui décide.
    Interviennent alors les questions de temps, d'expérience.
    Suffit pas de pointer.

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  7. Ce serait en effet intrusif de pointer un dysfonctionnement sans qu'il ait eu en face :
    - soit une demande explicite.
    - soit une demande déguisée.
    - soit une incohérence flagrante, qui est source et pas effet.
    Dans ces trois cas, c'est charité chrétienne que de faire son devoir d'être humain fraternel.
    (Souviens-toi de mes conseils concernant une nouvelle prise de poste relatée ici : relever d'abord ce qui fonctionne...) Nous sommes donc d'accord.

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  8. On ne peut pas être d'accord car tu pars du principe qu'il y a une demande.
    Pas moi.
    Car il n'y a pas forcément demande.
    Sauf à penser que tu as glissé en chemin et que peu à peu, tu es rentré dans ton domaine professionnel ?
    Pas moi :-)
    Si demande explicite, ok. Pour les deux autres cas, c'est le début des emmerdes !
    Je ne parle que d'échanges entre les gens.
    D'amitié.
    D'amour.
    Il y a plein de gens qui ne demandent rien.
    Et je respecte cela même si des fois, je botterais bien le cul à certains, ou les metrais en face de leurs incongruences ;-)
    Mais je crois que ça fait surtout du mal.
    Car comme lu ailleurs, toutes les vérités ne sont ni forcément bonnes à dire, ni forcément bonnes à entendre, ni forcément bonnes à entendre...

    Sur ce, mesdames et messieurs, je vous salue et vous laisse cet espace. Le riz m'attend puis la rose...

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  9. On apprend à les entendre... pour notre plus grand bien.
    S'il n'y a pas demande, il n'y a pas demande. Mais, j'insiste, explicite ou pas. C'est l'éthique et la rigueur morale qui permet de déceler la demande non-explicite.

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  10. Mais on est vraiment bien en Tunisie!
    Et on va y être de mieux en mieux!
    Et pour rien au monde,
    je retournerai vivre en Europe!
    Les enfants d'Afrique,
    Je les aime et je suis fière d'eux!

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  11. Si j'étais taquin, je dirais qu'on doit vraiment y être bien car ils ne sont que trois mille, en une semaine, à vouloir aller l'herbe plus verte d'ailleurs au péril de leur vie.
    Mais je ne suis pas taquin, alors je ne le dis pas.

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  12. ils sont 5000 mais il y a 11000 prisonniers échappés des prisons et quelques 1500 miliciens en fuite : ceci explique peut-être cela...
    Bon courage à l'Italie!

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