samedi 5 février 2011

La leçon de l'enfant

C'est étonnant cette disposition d'esprit qui consiste lorsqu'on se fait prendre la main dans le sac, d'abord à nier, puis à avouer par bribes, et seulement quand le dos s'enfonce dans le mur.
Je me souviens, qu'enfant, lorsque je me faisais prendre, choper, gauler, attraper, je me débrouillais toujours pour accélérer les aveux, qui, je le savais, viendraient un jour ou l'autre. J'en profitais pour faire un package avec d'autres bêtises passées. Cela me permettait de ne subir les sanctions qu'une fois. Une fois plus sérieuse certes, mais, je préférais cela à la répétition.
Si j'avais piqué dix bonbons et qu'on me reproche d'en avoir chapardé un, je disais illico que c'est jusqu'à la dizaine que j'étais allé.
La vie nous offre des exemples nombreux, d'adultes, de responsables, parfois hauts-responsables qui n'ont pas, excusez la prétention, la même analyse que cet enfant.
Sans juger si c'est bien ou mal, je me demande pourquoi un mari volage n'avoue que les adultères découverts. Pour pouvoir se faire coincer plusieurs fois ?
Sans juger si c'est bien ou mal, pourquoi une Ministre fait des pieds et des mains pour justifier un voyage en avion sujet à caution et attend qu'on s'aperçoive qu'un second voyage ressemblait fort au premier (information récente, à confirmer) au lieu de profiter du premier incident et d'englober les deux. Cela aurait prouvé sa bonne foi et l'aurait sans doute mieux fait dormir.
Pourquoi les sportifs confondus de dopage, n'en profitent pas pour tout lâcher, une bonne fois pour toutes ? Les analyses d'urine se conservent bien et reviennent comme des boomerangs.
Pourquoi des chefs d'Etats autocrates répètent-ils les erreurs de leurs pairs en se déjugeant mètre par mètre ? Ils doivent bien savoir que c'est le meilleur moyen de tout perdre. Faire un grand pas visible, palpable, surprenant leur laisserait une petite chance de ne pas être acculés.
Mais, ce qu'en disent les enfants... hein !


10 commentaires:

  1. C'est une sacrément bonne question !
    Depuis que je la lis, et que j'essaie d'y réponses trouver, ben je sèche !
    Pourtant, j'en lis et j'en regarde, des polars, où tout pareil, la vérité s'arrache par bribes.
    De là à penser que c'est quelque part dans la nature humaine... Niché bien profond...
    Me vient à l'esprit l'idée de l'orgueil. De cet orgueil qui gâche la bannière et réduit l'horizon.
    Que de souffrances intérieures et de conflits sous le crâne pour ces gens-là, en attendant. Que de complications !
    A moins qu'ils aient justement gardé leur âme d'enfant, naïfs, à espérer que le petit bout de vérité découvert n'ira pas plus loin.

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  2. La peur de la répression ?
    L'égo, l'orgueil, l'estime de soi défaillante ou sur-développée, la culpabilité ?
    Pas dans la nature humaine à mon avis. Dans les biais introduit par l'éducation et les différents formatages ?

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  3. Un peu de tout ça les amis. Mais je rejoins surtout la fin du commentaire de Ludivine : "Pas dans la nature humaine à mon avis. Dans les biais introduit par l'éducation et les différents formatages "

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  4. Peut être aussi par peur de la sanction... qui pourrait être en rapport avec le mensonge : petit mensonge, petite punition, gros mensonge, grosse punition.
    Et quand ce qui est découvert n'est que la partie immergée de l'iceberg, c'est dangereux, et invivable surtout.
    Cette épée de qui pend au dessus de la tête... pourtant au risque de décevoir (bah, je suis plus à une déception près diront certains), toute vérité n'est pas bonne à dire.
    Et même si certaines vérités sont difficiles à garder, qu'il est difficile de vivre avec, on fini par l'apprivoiser et à l'enfouir très loin, de façon à ce que ça remonte jamais. Le positif là dedans? La leçon que ça vous inflige. Ne plus jamais re-vivre ça. Ne plus mentir.

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  5. Parfois dire est une manière de se faire du bien à soi sans penser au mal qu'on fait à l'autre. En cela je te rejoins Barbara.
    Enfouir et que ça ne remonte plus, ça me paraît dangereux. D'autant que je ne crois pas que ça ne puisse JAMAIS plus remonter.

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  6. J'ai tellement mal vécu mes mensonges d'enfant qu'un jour, j'ai décidé de ne plus mentir. Sauf par ommission et pour ne pas faire de mal ;-)

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  7. D'accord avec Ludivine (encore une fois) : les choses enfouies qui ne remontent pas, ça n'existe pas.
    Toute vérité n'est pas bonne à dire, mais faut la dire quand même.

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  8. @ Didier : j'ai tellement mal vécu mes mensonges d'adulte, qu'un jour j'ai décidé de ne plus mentir, sauf par omission, et pour ne pas faire de mal ;-)

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  9. Pas certaine qu'il faille dire quand même... Je ne sais pas s'il FAUT. Chacun fait ce qui est juste pour lui.

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  10. Evidemment ! Il faut, ça reste une opinion. Nulle loi ne l'exigera jamais. Heureusement.

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