mercredi 16 février 2011

Pour une stratégie constructive

J'ai attendu que l'actualité se calme sur le sujet de la révolte des magistrats pour donner mon avis.
Après les propos médiatisés du Président de la République, on a assisté à une réaction émotionnelle, épidermique d'une profession. Touchée parce qu'elle s'est sentie stigmatisée. Et doublement touchée car elle tire, depuis longtemps, le signal d'alarme sur les effets possibles d'un manque de moyens, effets qu'on lui reproche, a priori, à la faveur d'un fait divers tragique et médiatisé.
Nous avons là, un exemple flagrant de victimes qui par leur manque de gestion d'une situation dont elles ne sont pas, à la source, responsables se retrouvent rejetées et dénigrées. L'accusation de corporatisme devient évidente, comme celles de laxisme, d'angélisme voire d'inertie. Et ce n'est plus le système, les moyens ou le pouvoir qui sont les coupables, mais ses dénonceurs.
Qu'aurait-il fallu faire pour d'abord éviter ce retournement de situation et ensuite, éventuellement, s'en servir pour obtenir gain de cause ?
Il aurait fallu avoir de la stratégie.
Cette fameuse stratégie tant décriée, car on l'assimile facilement à du vice, du calcul intéressé ou de l'astuce guerrière. Quand elle n'est que chemin rationnel et analyse logique.
A-t-on déjà vu un joueur d'échec réagir, ne penser qu'au coup qu'il joue ? La stratégie tient compte d'une globalité et de tous les éléments du système. On parle aussi de démarche systémique.
Les magistrats avaient devant eux, un Président (qu'ils savaient candidat) qui jouait sa partition et sa partie. Ils savaient, ou devaient savoir, l'effet du drame et de la parole présidentielle sur l'opinion publique. Plutôt que de s'opposer de façon émotionnelle au pouvoir, on aurait pu attendre d'eux, autre chose.
Lorsque le piège est si visible, quelle idée de s'y engouffrer et foncer comme moutons plongeant de la falaise. Ajoutons deux interventions ironico-haineuse d'un juge et glacial d'un syndicaliste et le tour était joué. Ils étaient dans la nasse et gesticuler restaient leur seul pouvoir. Un magistrat érudit, éduqué, a priori sage, se retrouvait à jouer le rapport de force, à bouder son travail et à se victimiser comme le moindre adolescent blessé dans son amour-propre. L'image de la profession en a pris un coup.
A cause de qui ? diront certains qui pointeront l'effet déclencheur. Ici, les propos du Président. Que nenni, c'est la gestion et la stratégie qui ont fait défaut. Les effets déclencheurs nous assaillent tous les jours et si nous ne les gérons pas, le seul avantage qu'on en tirera c'est de pouvoir nommer d'autres responsables que nous-mêmes ; cela nous exonérera de toute réflexion et de toute action constructive.
On m'aurait demandé mon avis, j'aurais préconisé d'abonder dans le sens du discours présidentiel, de réclamer avec force les dysfonctionnements, de continuer à travailler avec rigueur et abnégation personnelle, de faire le ménage chez soi et enfin d'obliger le pouvoir et l'opinion à reconnaitre, la bonne foi, la sincérité et la démarche positive.
Il convient donc d'avoir une vision systémique avant toute action. A moins d'être aussi éloigné des réalités et du peuple que le sont ceux à qui on le reproche habituellement, il était facile d'imaginer que les magistrats n'étaient pas, aux yeux de la majorité des électeurs, les plus à plaindre. Et les politiques ne parlent qu'à des électeurs.
On peut analyser une situation sans prendre partie. Dire que les magistrats ont mal joué leur coup ne veut pas dire qu'on approuve les propos démagogiques qui ont mis le feu aux poudres.
Je donne souvent un exemple volontairement simpliste pour mieux faire comprendre cette idée de gestion de situation préférable à la recherche de responsabilité : Je suis en voiture. Au carrefour, je passe au vert. Une voiture, passée au feu rouge, me percute. J'ai, à ce moment-là, une situation nouvelle, que je n'ai en rien voulue ou initiée, mais que je me dois de gérer. Je peux prendre ma tête dans les mains, ou crier sur le chauffard ou ameuter tout le quartier ou me plaindre des dégâts subis ou du rendez-vous que je vais manquer. Efficacité zéro. Et souvent, dégradation de la situation, car si j'agresse l'autre, tout peut s'envenimer. En tant que responsable, je dois, non seulement m'occuper, de la sécurité autour, de mon constat, de la dépanneuse, de mon assurance, de prévenir ceux qui m'attendent, mais aussi, d'avoir une vision globale et de calmer les éventuelles réactions négatives, de me soucier du bien de l'autre automobiliste etc. etc. Bref, je dois chercher à rendre une situation que je n'ai pas déclenchée, meilleure pour tous.
Une stratégie saine et une gestion sérieuse plutôt que des réactions épidermiques.

19 commentaires:

  1. Jolie démonstration.
    On comprend la logique. Ainsi que l'exemple.
    Mais je me dis : ce qui vaut que dans le cas d'une personne, d'une situation, est-il transposable dans le cas d'un collectif, d'une profession.
    De surcroît, avec l'accident, il y a la dépanneuse, le garagiste, l'assureur, etc.
    Chez les magistrats, on peut ajouter chez les enseignants, chez les fonctionnaires, etc, quid de la dépanneuse, du garagiste, de l'assureur ?

    Cet article montre aussi la puissance du dit système qui isole chacun dans son quotidien, son pré-carré, favorisant derechef instinctivement impuissance, repli sur soi, etc.

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  2. - Je crois que c'est transposable. A condition que les plus sages en convainquent les plus émotifs.
    - la dépanneuse etc. pour le groupe ou la corporation, c'est la conscience de l'action à poursuivre par professionnalisme et responsabilité. On m'a taclé, mais j'ai un justiciable qui m'attend, je ne m'appesantis pas dessus et j'avance, j'ai du bien à faire à autrui.

    Si je devais réécrire ta dernière phrase ("Cet article montre aussi la puissance du dit système qui isole chacun dans son quotidien, son pré-carré, favorisant derechef instinctivement impuissance, repli sur soi, etc.") je crois que je dirais :
    "Cet article montre aussi la puissance de l'individu et de l'addition des individus lorsque leur action est juste et tournée vers l'Autre, plutôt que repli sur soi, individualisme et égoïsme"

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  3. Et bien moi, je ne pense pas que ce soit transposable.

    Un collectif ne fonctionne pas comme un individu.

    Je suis du coup preneur d'un exemple qui me montrerait que c'est transposable.

    Quant à la dépanneuse, serais-tu en train de suggérer que contrairement à l'exemple de l'accident de la route, nous serions à la fois celui qui se fait rentrer dedans, celui qui te rendre dedans, celui qui répare, celui qui assure, etc ? Diantre !

    Revenons à la justice, du coup. Je suis tes préceptes et je vois quoi ? Que je suis magistrat, que le président de la république tacle ma corporation, que depuis des années, je râle après le manque de moyens, que j'essaie malgré tout de bien faire mon boulot, que je ne cède pas à l'émotion, qu'au contraire, je pense à ma stratégie et que je passe au dossier suivant, parce que je suis là pour ça, parce que je dois faire du bien à l'autre, etc.

    Ben tu m'excuses, mais je ne vois pas comment collectivement j'avance dans cette histoire, ni comment je fais fasse au scandale qui consiste à supprimer d'un côté et à engueuler de l'autre. Certes, dans les écoles de management, on promeut la carotte et le bâton. Mais on n'est pas à l'école, là. Ni dans un salon. On est dans la vraie vie. Imagine-t-on un chantier dans le bâtiment où il faut dix gusses pour faire le boulot, où le patron supprime cinq postes et gueule que c'est pas fait ?

    Certes, en faisant cela, la belle affaire, je me sens dans mes clous, en cohérence avec mes convictions, fier de mon travail, tout ça, mais franchement, ça ne fait pas avancer les choses. Et si mon métier se dégrade, je laisse faire. Pas sûr que je sois tant que ça dans mes clous.

    Ca me semble être là les limites du genre : en tant qu'individu, ça va. Mais dans un collectif, ça ne va plus.

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  4. Bien. Je vais essayer de donner mon avis en répondant paragraphe par paragraphe.
    "Un collectif ne fonctionne pas comme un individu" mais, soyons optimistes, la majorité des individus ayant un comportement positif, par mimétisme, par force de conviction, par prise de conscience ou par apprentissage, on a des chances de voir le groupe adopter un comportement positif.

    Un exemple ? Souvenons-nous de l'équipe de France d'Athlétisme au championnats d'Europe de Barcelone. C'est uniquement parce que chacun, disons la plupart, des athlètes, sous l'impulsion du coach, a intégré des valeurs d'humilité et un discours en adéquation, que la symbiose s'est faite, d'abord entre eux, puis avec la Fédération et enfin avec le public. Résultat sportif excellent et résultat moral excellentissime. Même les perdants ont joué le jeu. On avait évité le conflit stérile et destructeur.
    Exemple 2 : Plus personnel et moins évident, mais je le crois approprié : http://claudiogene.canalblog.com/archives/2008/02/27/index.html

    Personne ne joue tous les rôles mais chacun tient compte de tous les autres pour agir.

    "Revenons à la justice...". C'est exactement cela. Car c'est ça qui fait gagner tout le monde et qui défend une globalité et peut créer de l'harmonie. Créer le rapport de force ou l'accepter est aussi coupable et destructeur.

    Du point de vue de ceux d'en face, ils ne suppriment pas pour engueuler, ils suppriment parce qu'ils pensent qu'on peut faire mieux avec moins. Rationaliser, quoi. Et j'ai plutôt tendance à croire que de ce côté-là, il y a des chantiers de rénovation énormes. Donc, je reviens au point de vue. C'est une interprétation subjective de penser qu'il y a contradiction entre supprimer des postes et vouloir que le boulot soit mieux fait.
    Tes écoles de management datent, si je peux me permettre. Aujourd'hui, on parle de motivation, de psychologie, de participation, d'implication etc. etc. Je conseille un bouquin de Meryem Le Saget "Le Manager Intuitif".

    C'est quoi un métier qui se dégrade ? On s'en fout du métier. C'est l'Humain et l'Être Humain qui sont importants. Il faut sortir des schémas caricaturaux et imaginer que les choses peuvent avancer en unissant les forces, pas en les opposant.
    Parenthèse : A voir le comportement de certains, on se demande si on est sorti de la lutte des classes. Un syndicaliste Allemand parvient à faire accepter qu'on travaille plus, qu'on gagne 30% de moins et qu'on garde son emploi en temps de crise. Un syndicaliste Français est toujours dans l'immédiat et l'orgueil. Résultat, il use tout le monde et ce sont les plus faibles qui subissent les conséquences de son arrogance. Fin de la parenthèse.

    Conclusion, c'est ma conviction et on n'est pas obligé de la partager : La démarche et l'état d'esprit qu'un individu peut s'appliquer à lui-même peut être reprise par le groupe... A condition que la stratégie soit saine, authentique et non partisane (grâce à la vision systémique)elle sera bénéfique à tous.

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  5. Oui Claudio, on peut faire travailler plus et gagner moins !
    http://senioractif.over-blog.com/article-27184183.html
    Puis, quand on a (coach ou consultant) obtenu de merveilleux résultats ...
    Le vrai patron trouvera comment ponctionner tous les gains à son seul profit. Lui sait où il va, il se gardera bien de le dire, il expliquera très brillamment le chemin qu'il n'empruntera jamais. Cet exemple je l'ai vécu, j'ai compris après quelques années le rôle que l'on m'avait fait jouer.

    C'est notre monde aujourd'hui, heureusement qu'il y a des syndicalistes, ils pensent aussi humain.

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  6. Quelques rebonds, Claudio, à tes explications.

    D’abord mon émerveillement quant à ta capacité à retomber sur tes pieds. Belle ouvrage

    Ensuite, du mal à croire que les gens qui veulent bien faire leur métier, et il y en a, il soit suffisant de dire : on s'en fout du métier et de ces conditions d'exercices. Je ne le pense (heureusement) pas.

    Je me suis dit en lisant le commentaire : voilà un bel exemple de ce que l'on peut faire avec des si.

    Certes, je comprends l'idée, je note le désir de penser positivement, je trouve louable tout cela mais la démonstration repose trop sur des hypothèses qui ont la sale habitude d’évacuer trop facilement certaines des données de la situations.

    Un exemple : la carotte et le bâton.
    Peut-être que dans les super écoles de management, c'est obsolète, mais dans la réalité, qu'est-ce que c'est présent !
    Penser que c’est démodé, du coup, c’est nier des parties du problème, c’est nier le maintenant, c’est prétendre résoudre des problèmes en ne prenant pas en compte des parties du problème. Notre gouvernement, par exemple, excelle dans le genre : plein de fois, ses constats sont bons. Ensuite, ça s’émousse, soit parce qu’on ne veut pas faire les efforts qui seraient nécessaires, on ne pousse pas la logique ; soit parce qu’on ne prend qu’une partie du problème, et on prétend ainsi qu’on va tout solutionner.

    Un autre exemple : commencer ton raisonnement par le fait que dans un groupe, les gens auraient des comportements positifs, et ensuite montrer que ceci et cela, c’est oublier ce dont on par ailleurs pas mal causé ici et là : les effets de foules, l’impact du groupe, etc. On l'a suffisamment déploré !
    Il n'y aurait pas ce nivellement par le bas que nous constatons si souvent. Et qui est réel.
    Oublier brutalement cela, pour dire oui, ma théorie l’individu se transpose au collectif, ce n’est pas très convaincant.

    Une dernière chose : dans l'exemple athlétique, il est bien précisé que tout est possible parce que le coach. Et je pense très fort que dans nos sociétés modernes comme on dit, la difficulté est là. Le problème est lié à l'absence de coaching dans d'autres cas, comme celui de la justice par exemple. Qui coache ? Ce que fait le gouvernement n'embarque pas les gens. Il n’y a pas de cap positif de fixé. Il n’y a rien qui donne envie de mouiller le maillot. Il n’y a pas de souffle, d’élan. Un manque de charisme et d’idées qui n’a pas manqué aix équipes d’athlé, de natation ou de handball, par exemple. Le foot vient ici s’inscrire dans ce même esprit. Ca s’est vautré faute de cap, de charisme, de souffle du coach.

    J'entends venir le chacun est responsable, tout ça. L'hymne à l'individu tout ça. La pensée positive tout ça. Si ce sont des buts à atteindre, ce ne sont pas forcément des chemins.

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  7. Dans le désordre.
    Penser positivement n'est pas une posture ou une idéologie, c'est un état d'esprit. De l'optimisme, de l'ambition et de la foi. Aucune béatitude ou de déni de la réalité. Une vision du possible. Si on se met à regarder les freins, on ne fait plus rien. (je ne dis pas que tu dis cela, je précise, c'est tout)

    J'ai toujours pensé que lorsqu'on travaille, on le fait pour les autres, pas pour sa fiche de paie qui est un résultat et ne doit pas être un but. Aussi, on se doit de penser dans l'ordre, à son client ou usager, puis à son entreprise et enfin à soi. C'est le meilleur moyen d'être utile et efficace. Lorsque ce n'est pas possible et qu'on a tout tout essayé pour faire changer les choses, il faut partir. (Certains juges le font)

    Donc, ce n'est pas dans les écoles de management que se pose le problème mais dans l'entreprise. C'est plus que vrai et c'est un vrai problème. Le problème c'est que souvent, très souvent, les freins à un management moderne et humaniste sont au niveau des petits chefs et du personnel guidés par la peur du changement plutôt que de la direction qui préférerait un mieux-être de son personnel et tous les effets positifs pour l'entreprise.
    Et je pense que nos dirigeants aimeraient pouvoir aller plus vite dans les réformes. Seulement ils sont freinés comme on vient de le dire, par des recroquevillements archaïques et conservateurs.
    On parle souvent ici, de confiance, de libération des énergies, de souffle sur la créativité. Et bien, allons-y, faisons confiance. Cela m'est arrivé de proposer des responsabilités à quelqu'un qui surtout n'en voulait pas, qui préférait continuer à se plaindre ; ça n'arrive jamais chez les patrons ; ils prennent des risques et pas seulement pour leur bien, pour créer des emplois aussi.
    Si nos gouvernants ne poussent pas la logique jusquy'au bout, c'est que dès qu'on essaie de bouger quoi que ce soit, tous les nantis, les privilégiés se lèguent et bloquent la machine. C'est l'état d'esprit qu'il faut changer. Et j'aimerais que nos syndicats, notre opposition, nos bien-assis se montrent un peu plus généreux et moins égoïstes.
    J'ai bon espoir (même si je n'y crois pas) que les réformes de DSK, qui seront les mêmes que celles de Sarkozy, passent mieux auprès de l'opinion.
    C'est justement par la connaissance des comportements des foules, de l'effet de groupe etc. qu'on se doit d'aider chacun à s'éduquer pour sortir de la spirale. Aider à éduquer, c'est faire confiance à chacun de pouvoir le faire et je ne crois pas que ça se fait par un claquement de doigts. Mais, au moins, que les guides ou les responsables aillent dans ce sens plutôt que de mettre de l'huile sur le feu.
    Si la masse est imbécile, aucun des individus qui la composent n'est irrécupérable. Faisons confiance, soyons généreux et expliquons que chacun à sa place à le pouvoir de changer les choses, à force d'efforts et d'humilité.
    Le chemin c'est donc celui que nous empruntons ici. Si ça contamine quelques écrans anonymes, c'est déjà ça. Pas envie d'alimenter les pessimismes, les conflits et les esprits partisans.
    Entendu tout à l'heure une skieuse, sportive individuelle, qui nous disait que si elle réussissait c'est qu'elles étaient vraiment une équipe. Ça m'va.

    (Dans une entreprise, la construction d'équipe, c'est bien le travail sur les comportements de chaque élément)

    Je ne relis pas. Désolé si c'est un peu brouillon.
    J'aimerais que nos grandes théories humanistes partagées depuis des années dans nos blogs s'appliquent à tous. Sinon ce sont des mots vides. Un être humain est un être humain. Noir ou blanc, président ou SDF, patron ou ouvrier.

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  8. Mais quel bel échange !
    Je ne suis pas d'accord avec ça :
    - Si on se met à regarder les freins, on ne fait plus rien.
    Je pense qu'il faut les connaître, les comprendre, ces freins. Reprenant en cela l'exemple de l'accident de voiture (dont on supposera que les deux voitures n'avaient pas de problème de freins ;-). On est bien obligé de faire avec le frein pour développer de l'action, de la solution.
    - J'ai toujours pensé que lorsqu'on travaille, on le fait pour les autres.
    Je pense qu'on travaille d'abord pour soi. Ensuite pour ou avec les autres. Pour la fiche de paie, ça dépend des gens.
    - nos dirigeants aimeraient pouvoir aller plus vite dans les réformes :
    c'est ce qu'ils disent, c'est ce qu'ils pourraient faire, ce n'est pas ce qu'ils font, loin de là.
    Trop d'intérêts sont en jeu pour eux, et ne néglige pas la peur, le manque de courage, le manque d'audace, l'absence de créativité...
    - Tu idéalises un peu les patrons, non ? ;-)
    - Les dirigeants savent se foutre de l'avis des gens (exemple les retraites) : pourquoi toujours stigmatiser dans ce cas "le peuple qui empêche les gouvernants de réformer" ? S'ils veulent, les dirigeants, ils peuvent. S'ils ont confiance en leur action, ils font. Or ils ne font pas. Ou pas vraiment. Mais je te rejoins : changeons l'état d'esprit. On commence par le "haut" ? :-) [ça fait penser au développement durable, ce genre de trucs. Qui de l'oeuf ou de la poule : le citoyen qui consomme ? Les grandes entreprises qui polluent ? Qui commence en premier ? Qui créé le plus de dégâts ? Moi dans ma cuisine ?]
    [à suivre ?]

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  9. Tu as raison, il faut regarder les freins, et les comprendre. Disons plutôt qu'il ne faut pas se polariser dessus et ne pas leur donner une importance démesurée.
    La fiche de paie comme but ? "ça dépend des gens ?" Bah, c'est là où il fut faire de la pédagogie pour inciter chacun à trouver sa place qui le rendra indépendant de sa fiche de paie... (vaste débat) Pas de fatalité là-dedans. Une évolution possible pour tous.
    Je crois que si nos dirigeants (les nôtres hein, ici) avaient plus de latitude, ils seraient plus efficaces. On ne me fera pas croire qu'ils se lèvent le matin en pensant à leurs seuls intérêts ou à nous emmerder. En plus, cette fois-ci, on en a des courageux, on aurait pu mieux en profiter. Je n'ai pas voté pour eux et je ne voterai probablement pas pour eux (sauf rempart au FN ou à Royal) mais, en bon démocrate, je pense qu'on aurait dû les laisser gouverner plutôt que les obliger à passer leur temps sur des pécadilles. Passons.
    Je n'idéalise pas les patrons, j'essaie d'éveiller au fait que la lutte des classes et les caricatures de négriers c'est fini depuis longtemps.
    Sur les retraites, nos dirigeants ont eu le courage de tenir pour notre bien. La seule chose qu'on peut leur reprocher c'est d'avoir été trop timides sur la réforme. A cause de comportements archaïques et de destructeurs d'avancées qui savent mettre du monde dans la rue et monter les gens les uns contre les autres. Déstabiliser la société, ça fait peur au populo.
    Changeons l'état d'esprit. Par l'individu, d'en haut ou d'en bas.
    Un autre poule et oeuf :
    Les bons esprits ont coutume de dire que TF1 polluent les esprits, manipule le peuple et fricote avec le pouvoir. En gros, je suis d'accord. C'est la raison pour laquelle je ne suis pas client. Mais quand on exprime cette idée contre TF1, je trouve tellement poujadiste et démagogique que je n'ai qu'une envie, défendre TF1. (notons que certains de ces juges-là sont eux en revanche bien clients - bonjour la cohérence) Mon avis, c'est que si personne ne regardait TF1, il n'y aurait plus matière à critique puisque il n'y aurait plus TF1, c'est le seul moyen. Au lieu de critiquer la bouffe de MacDo n'y allons pas, au lieu gueuler parce que l'Etat s'empoche des milliards de taxes sur le tabac ne fumons pas etc. etc.
    Si tu veux changer le monde, commence par te changer toi-même disait l'autre.
    Et du coup, c'est sur ce commentaire que je serais incité à faire mon laïus sur la responsabilité individuelle, mais le temps me manque...

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  10. Cette discussion m'amène une autre réflexion, que je développerai peut-être dans un billet.

    En te lisant, Claudio, à propos de cette histoire de métier, je me suis dit : c'est fou comme de nos jours, à force de parler travail pour dire emploi (et vice versa, et surtout pour ne pas dire chômage), à force de parler temps de travail, cotisations et autres, on oublie vachement de parler des métiers, justement. Qui sont devenus des statuts. Untel est fonctionnaire, untel est dans le privé, untel est artisan, etc.
    Mais le métier, ce qu'il y a dans le métier, hop, on n'en parle plus. Et c'est terrible !
    Je prends ma collectivité locale : il y a 150 métiers !
    Résultat parmi d'autres : nos jeunes finissent par choisir des métiers pour ce qu'ils rapportent en sonnant et trébuchant. Quand ils peuvent choisir bien sûr. Font des stages pour faire de stages. etc. Alors que transmettre un métier, un savoir faire, c'est pas rien, quand même !
    Ceci dit dans sonnant et trébuchant, il y a trébuchant... :-)

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  11. Ce qui serait beau c'est qu'en faisant carrière dans ta collectivité on puisse faire les 150 métiers à la suite.
    J'attends le billet.

    Tiens, puisse que j'y pense : Incroyable comment on n'entendait pas, pendant la réforme des retraites, assez cette idée de CHANGER de métier. Ceux qui font des boulots physiques pénibles disaient ne pas pouvoir le faire après tel ou tel âge... et personne pour leur répondre qu'il suffira de changer, dans la même boite ou dans une autre. Y'a des évidences qui font peur ou quoi ?

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  12. L'évidence, pour le coup, c'est la peur du changement...

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  13. A y est j'ai tout lu. Quel échange !
    Je retourne me coucher ! ;o)))

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  14. Désolé de te demander un effort supplémentaire, Ludivine ;-), mais pour le coup, ça m'intéresserait de savoir ce que tu as retenu justement de cet échange !
    Qu'en as-tu pensé, quoi...
    [question qui vaut bien sûr pour d'autres qui auraient également eu le courage de tout se cogner !]

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  15. Retenu ! Ce qui fait sens pour moi donc peut-être pas le plus important. Je fais de mémoire, je ne relis pas tout hein ;o)

    Je crois que l'individu doit prendre ses responsabilités sans attendre après le collectif. Je me souviens d'un voisin grand consommateur qui disait qu'il ferait qq chose pour l'environnement, tri sélectif et autres quand les politiques feront des lois, montreront l'exemple et quand les industriels feront leur part, etc. Je ne comprends pas ce discours. J'ai envi de dire d'abord l'action individuelle le reste suivra.

    Contrairement à Claudio, je crois nos dirigeants cyniques et misanthropes. Et je crois que leur seuls intérêts les fait se battre ainsi pour conserver leurs postes.

    Par ailleurs, mes réflexions autour de l'instruction et l'éducation me mènent sur des chemins que je n'aurai jamais pensé emprunter. J'ai souvent maintenant la sensation que l'on parle de problèmes et de solutions en restant dans un cadre, un moule ou je ne sais quoi. Et je pense qu'il faudrait justement en sortir pour que les choses changent. Tous les parties actuels sans exception veulent faire du neuf avec du vieux d'une certaine façon. Le vieux auquel je pense c'est notamment la sacro-sainte valeur travail que l'on nous fait intégrer dès nos jeunes années "qu'est ce que tu veux faire plus tard ?" Ah alors il faut bien travailler à l'école !" C'est sans doute, j'en ai consciences, utopistes mais je ne sais plus raisonner autrement.

    Il faut regarder les freins là on est d'accord.

    On travaille pour soi et sa feuille de paie avant tout je crois. Ce qui n'empêche pas la conscience professionnelle. Au contraire même. Si on s'épanouit dans son travail on ne peut qu'être bon pour les autres.

    Je ne suis pas d'accord sur le fait de fermer sa gueule ou de démissionner. Il y a la voie du milieu, s'exprimer et demander.

    La carotte et le bâton ! C'est toute notre société qui fonctionne sur ce modèle.

    En bref, en vrac et de mémoire.

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  16. "Je ne suis pas d'accord sur le fait de fermer sa gueule ou de démissionner. Il y a la voie du milieu, s'exprimer et demander"
    Moi non plus...
    j'avais ajouté "Lorsque ce n'est pas possible et qu'on a tout tout essayé pour faire changer les choses, il faut partir"

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  17. J'ai fait de mémoire, j'ai donc retenu ce que je voulais bien apparemment ;o)))

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  18. C'est le but du jeu, Ludivine.
    Merci !
    J'aime bien l'idée du neuf avec du vieux qui reste dans le même cadre finalement...

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  19. http://laplumedaliocha.wordpress.com/2011/02/04/o-mon-beau-bouc-emissaire/

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