mardi 8 février 2011

Mon pays se shoote au délétère

Je ne sais pas si c'est une tendance, une accumulation de "hasards", le fruit de savantes organisations ou autre mais je me faisais la remarque l'autre matin, pendant qu'en Belgique on pleure un gouvernement et que dans le Maghreb on les dégage ces gouvernements : en France, depuis six bons mois maintenant, l'écume de l'info nous ramène de drôles de bois flottants.
A vrai dire, si ça ne coule pas, ça tangue. Mais de ces mouvements qui frappent différemment selon que l'on rame dans les cales ou que l'on scrute l'horizon en haut du mat.
Une chose est sûre : je ne me retrouve guère dans ce qu'il convient d'appeler une ambiance de merde.
Curieuses similitudes de déroulés en tout cas. L'été dernier, au sortir d'une bagarre sociale qui n'a pas eu lieu autour des retraites, avec mouvements de masse aussi vite nés que vite tués dans l'oeuf, nous étions dans les affres de l'affaire Bettencourt, elle-même source de l'affaire Woerth.
Alors que l'hiver s'en va, un remaniement et des fêtes plus tard, nous voilà au pied d'une nouvelle vague de courroux sociaux (enseignants et magistrats) et pif paf poum voilà que surgit ce que l'on peut appeler l'affaire Alliot-Marie.
Oui, elles sont troublantes ces similitudes.
Comme si des feux s'allumaient là pour détourner ceux qui brûlent ici.
C'est assez désobligeant. Pour ne pas dire écœurant.
Mon pays file un mauvais coton et se shoote au délétère.

7 commentaires:

  1. Et oui, le peuple s'ennuie dans son trop-plein de confort et s'invente de grandes causes en soufflant sur de minuscules étincelles qui se seraient éteintes d'elles-mêmes si on n'y avait pas posé notre regard.
    La presse, que certains voit aux ordres, m’apparaît beaucoup plus comme systématiquement prompte à amplifier les orages. Elle est devenue populiste et démagogue.
    Ce pays se nourrit du conflit en règle générale. Et c'est plus de l'opinion que des gouvernants que viennent les volontés de divisions.
    Quand on voit les milliers de raisons de se réjouir des possibilités qui nous sont offertes de vivre bien, mieux, bien mieux, entre frères, on a du mal à comprendre que certains s'amusent à tout saper.
    Aimer son prochain, c'est si simple.
    On a malheureusement tendance à croire qu'il est plus légitime de le faire lorsque celui-ci est humble que lorsqu'il est puissant. Et ça gâche tout. Son prochain c'est son prochain, et si on veut rester juste il faut l'aimer (l'aider au moins) qu'il loge dans la rue ou à l'Elysée.
    Toujours cette peur qui empêche la responsabilité individuelle. Et puis, c'est tellement plus confortable d'être dans le vent. Et être dans le vent c'est être dans le troupeau. Et le troupeau fait beaucoup de petits par les temps qui courent.
    Mais n'ayons crainte, le jour où quelques courageux changeront le cours de l'Histoire, ils seront nombreux ceux qui viendront nous faire croire qu'ils ont été acteurs du mouvement parce qu'ils avaient opportunément endossé un tee-shirt imprimé "El Che". La révolution sans risque, quoi !
    Mais je m'égare... ou me suis déjà égaré. Je le saurais si je me relisais. Je le saurai quand je me relirai.

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  2. J'essaie de comprendre ce que je n'aime pas dans la globalité des billets et commentaires que tu écris Claudio ?
    Parce que je suis en accord avec chacune de tes phrases et je n'apprécie pas l'ensemble à l'issue de la lecture.
    Parce que je me reconnaitrais dans ce troupeau ?
    Parce que courageux que je veux être, je suis incapable d'être le guide ?
    Tu dis ON et j'emploie le JE . Cela signifie-t-il que ma prétention se retrouve au rend des insignifiants ?
    Individu et Collectif sont ils inconciliables ?
    Ou alors, comme beaucoup, je n'aime pas, vraiment pas nos gouvernants en commençant par celui qui est tout en haut ?
    Ce n'est pas la note de Didier qui me fait réagir, mais ton commentaire cher Claudio; (quand j'écris cher Claudio, le cher est vrai) alors oui, l'objectif est atteint.

    Je partage ce que dit Didier, parce que je vois méthode et tactique dans cette maniere de gouverner.

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  3. Je ne sais que te répondre Cher Christian, sinon que nos "Chers" échangés ont une valeur inestimable et sont valeur sûre ;-)
    Pour le reste le débat est alimenté et reste ouvert.

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  4. C'est tout à fait ça Didier.
    Et si par malheur tu l'ouvres pour dénoncer cet état de fait, tu te retrouves vite fait étiqueté gaucho-bobo-qui-ferait-mieux-de-bosser-plus-au-lieu-de-se-plaindre-parce-que-trop-con-pour-comprendre-quoi-que-ce-soit.

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  5. Je sais Nikkos, je sais :-) Mais ce n'est pas bien grave.

    @ Christian : peut-être une partie de la réponse à ta question ci-dessous...

    @ Claudio :
    Je cite : "Et oui, le peuple s'ennuie dans son trop-plein de confort et s'invente de grandes causes en soufflant sur de minuscules étincelles qui se seraient éteintes d'elles-mêmes si on n'y avait pas posé notre regard".

    Cette phrase m'a accompagné une bonne partie de la journée.
    Si possible, et pour reprendre un de tes mots fétiches, remplacer peuple par "élites" et là je serai enclin à penser qu'il y a de cela.
    Si pas possible, c'est faire fi de manière trop éhontée de millions de gens, de millions de vies qui n'ont malheureusement pas le loisir de s'ennuyer, de batifoler sur le net, etc, etc, etc. Le peuple tel que décrit ci-dessus ne me semble pas être le peuple réel. Du coup, je me dis que si tout peut évidemment se dire et se penser, voire même se penser et se dire, je me dis qu'il ne faut pas tout confondre non plus, pas tout mettre dans le même panier. Sinon c'est blessant. Et là, c'est ça en fait que je ressens, une forme de blessure, j'ai mal pour ces gens.
    Mais je me dis que minuscule des uns est une grande majuscule et que le majuscule d'autres et une grande minuscule.

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  6. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  7. Si, à titre individuel, tout le monde n'est pas ce "peuple" dont je parlais, qu'il s'en exclut, comme je m'en exclus. Si je devais ajuster ma phrase, je pourrais dire que quelques pyromanes allument les étincelles et le suivisme insouciant de la plupart fait le reste.
    Tu sais que je prétends que chacun peut évoluer et apprendre à ne pas être blessé.
    "mal pour ces gens" ? Qu'ont-ils de moins que toi et moi ? Je ne me résous pas à regarder un autre être humain de haut.
    Sinon, je trouve d'une facilité lâche d'hurler avec les loups contre les "élites", puissants, riches, patrons etc. Alors qu'il faut un certain courage pour relever des comportements qu'on suppose condamnables d'où qu'ils viennent.
    Je te rappelle que d'où je viens (avec de nombreux handicaps de base), il eût été facile pour moi de rester victime. Plus tard, j'ai fait des choix qui coûtent cher mais que j'assume. "Gémir n'est pas de mise..."
    (Je me demande si je ne vais pas devenir un justificateur professionnel auprès de mes amis ;-)

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