Ô que je m'en souviens, de ce petit ruisseau. Que je l'aimais, quelles que soient les saisons.
Comme on s'y glaçait les os, et les mains, et les pieds, à mesure qu'on s'acharnait à le faire chemin, où a en détourner le cours, avec de frêles constructions de bois, quelques branches, un peu de mousse, quelques cailloux.
Ô oui, comme il faisait froid les pieds dans l'eau, et que nous cheminions, aventuriers arrachant tant bien que mal feuillages et ronces, à l'abri des poissons et des limaces, nous écorchant la peau, gouttes de sang qui suintaient et que nous ramenions trophées.
C'était derrière le champ qui était de l'autre côté de la route qui était devant la maison.
Nous n'avions pas encore toutes ces années derrière nous, pas encore ces cicatrices à venir.
Un dimanche après-midi suffisait, c'était tout l'univers, qu'il fasse soleil d'été ou ciel bas d'automne.
Les champs riaient. Ils étaient remplis de rigoles dans lesquelles parfois nos chevilles vrillaient au détour d'un match de foot qui n'avait de foot que le ballon, tant il fallait dompter les éléments, herbes folles, boues tactiles, poteaux carrés et pieds hésitants.
La terre était rouge quand elle n'était pas boue. Il y avait de la mousse le long des arbres.
Source d'inspiration
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