A son grand dam, Léon a fini par devenir observateur de la campagne présidentielle.
Il aimerait plus mais ils ne le permettent pas.
C'est déjà pas mal que Léon ne tourne pas le dos et qu'il reste concerné par le fond. Il a d'autres chats à fouetter, il faut dire. Une vie à vivre, un métier, des enfants, des amis. Il n'aime pas toutes les souffrances qu'il perçoit parce que les uns sont massacrés dans leur taf, d'autres vieillissent sans autre perspective que le cimetière, et que d'autres avancent en se demandant où tout cela les mène.
Léon n'est pas un serviteur de l'état. Il lui suffit d'être une vache à lait.
Il s'en veut juste parfois un peu de participer de cette société qui transforme à chaque fois des élections citoyennes en opération comptable digne du tiercé.
Léon, ce n'est pas qui va gagner qui lui importe.
Ce n'est pas non plus qui va perdre.
Ce qui lui importe, ce sont les idées, les projets, le cap, les perspectives.
Il a bien compris que les bavards étaient des buvards. Ils aspirent. Ils ne donnent pas. Ils n'embarquent pas.
Tout étant pollué, force est de reconnaître que les candidats ressemblent plus à des gamins dans une cour de récréation ou sur un terrain en train de piquer la balle à l'autre.
Léon ne le dit pas trop, mais il pense souvent, et merde.
Il a compris dés le lendemain de l'annonce de la candidature de l'actuel président que les impétrants 1) ne méritaient pas son vote et 2) ne faisaient que se parler entre eux dés lors qu'un micro ou une caméra se dressent. Ils se surveillaient les uns, les autres, comme le lait sur le feu.
Léon aimerait parler au conditionnel, au présent, au futur. Il use de l'imparfait. C'est dire.
Il y a beaucoup d'indécence, dans tout cela, pense Léon. Qui n'aime évidemment pas cette ambiance et à la fois, n'en est pas plus étonné que cela.
Il observe que depuis dix ans, on se cogne un type et sa clique et leur idéologie. La division est la seule fonction disponible sur leurs calculettes.
Dans son coin de France, Léon fait partie de ceux que ça n'amuse pas, tout cela. Pas du tout.
Saluons au passage le retour de Léon ! ;-)
RépondreSupprimerNous saluons et apprécions le retour de Léon.
RépondreSupprimerJuste et équilibré dans ce retour, renvoyant dos à dos les "impétrants" (étonnant ce mot ressorti d'on ne sait où et qu'on place, comme on plaçait ici, il y a peu, "congruence" - fin de la parenthèse)il a fini par déraper à la fin. Il a choisi son camp. "La division est la seule fonction disponible sur leurs calculettes" en parlant d'un camp. Je me permets de rappeler à Léon que ce n'est qu'un point de vue et que d'autres peuvent estimer que le camp d'en face, voire les syndicats, les contestataires de tout poil, ceux qui sont contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est contre, etc. etc. qui divisent. C'est un peu mon avis. A ce jour, selon moi, la Gauche et les syndicats sont assez destructeurs et négatifs, ils montent les gens les uns contre les autres pour le plus grand malheur de notre pays. Le pire c'est qu'ils se gargarisent de grands mots comme solidarité, fraternité, égalité. Et s'ils commençaient par s'appliquer ce qu'ils vocifèrent.
Tout ça pour dire cher Léon que ça reste une question de vision et d'histoire personnelle. L'objectivité est un long chemin, difficile pour tous.
Tout à fait, cher Claudio.
SupprimerSachez-le, tenez le pour dit, ceci pour éviter quelques antiennes que nous savons tous et qui n'ont pas toujours lien avec ce qui est évoqué : Léon ne revendique aucunement le dessus de la mêlée et encore moins l'impartialité. Il n'est qu'un humble citoyen, avec ses éruptions d'humain.
Il votera à gauche, la cause est entendue :-) Son seul regret dans tout cela est que les verts aient une fois encore loupé le coche.
Léon a conviction que cet humanisme dont il rêve passe par un meilleur traitement de dame nature.
Comptez sur Léon pour dénoncer ceux qui flinguent à ses yeux cette vision qui n'a peur aucunement de se revendiquer de l'utopie.
Peut-être parce que je suis encore jeune, peut-être parce que je ne suis pas suffisamment pointue en politique, peut-être parce que je n'ai pas la mémoire des évènements politiques du passé comme je n'ai pas la mémoire de la météo des années précédentes, bref j'ignore pourquoi mais cette campagne présidentielle ne me paraît pas différentes des qq'unes que j'ai déjà connu.
RépondreSupprimerLéon confirme et précise : justement... Pas différente. Il serait temps de changer... :-) Il ne désespère pas. 2017, c'est pas loin, 2022 non plus, etc.
SupprimerLéon note en passant que de plus, il y a maintenant le net et la concurrence avec les médias traditionnels. Cela ajoute à la cacophonie. Mais Léon n'y voit pas que du mauvais. Le tri est juste plus difficile...
La différence positive que je vois est que désormais, on fait appel à notre compréhension des choses. J'aime qu'on parle d'économie avant tout et qu'on fasse de la pédagogie. Bien sûr, tout ça est enveloppé avec ce qui arrange chacun, mais ça, on a l'habitude.
SupprimerOn oublie de rappeler que sans victoire personne ne peut rien faire. Et de s'offusquer à chaque dérapage alors qu'il est beaucoup plus intéressant d'analyser la campagne, la communication et les stratégies que le fond. Parce que, bien entendu, on ne gouverne qu'à la marge et nous sommes trop privilégiés et trop engoncés dans notre confort pour faire la révolution.
Personnellement, je constate seulement que c'est la Droite qui fait preuve d'intelligence et de sens stratégique et que la Gauche continue à fonctionner à la vapeur tout en oubliant pas de tomber dans tous les pièges tendus et parfois grossièrement tendus.
Au moins, on parle moins de sécurité et d'immigration ; ça me va. Car je crois que chacun a compris que nous vivons dans un pays sûr et tranquille, un pays dans sa très grande majorité tolérant avec son prochain et qui restera un phare humaniste. Contrairement à ce que certains pyromanes essaient de nous faire croire.
Bon, j'espère que Mélenchon va changer de stratégie et comprendre que c'est chez Hollande qu'il doit aller chercher des voix, que Joly va casser la gueule à Duflot, la plus égoïste et antipathique écolo que je n'ai jamais connue. Quelle peste ! Et que Bayrou va faire un malheur pour obligé le prochain Président (qui sera le même, je vous le rappelle) à le choisir comme Premier Ministre.
" 'il est beaucoup plus intéressant d'analyser la campagne, la communication et les stratégies que le fond " : Léon veut bien, il est gentil, compatissant, conciliant, tout ça, mais quand même.
SupprimerC'est de la blague ou bien son écrit a seulement permis à quelqu'un de suivre son fil comme si de rien n'était ?
Venir écrire en commentaire à son billet précisément l'inverse de ce qui est contenu dans le billet, c'est un peu gros, non ?
Trop gros, peut-être ? Provocation ?
Oui, peut-être, se dit Léon, lisant la suite non avec effarement car il est habitué mais avec étonnement tellement tout cela semble trop caricatural. " (...) nous sommes trop privilégiés et trop engoncés dans notre confort pour faire la révolution (...) " Ben v'là !
Léon se se demande à quoi ça rime, ce genre de propos. Qui évoque d'un air las la révolution ? Pas lui assurément!
" Personnellement, ajoute le trublion, je constate seulement que c'est la Droite qui fait preuve d'intelligence et de sens stratégique et que la Gauche continue à fonctionner à la vapeur tout en oubliant pas de tomber dans tous les pièges tendus et parfois grossièrement tendus"
Fichtre, il les fait toutes !
Dommage, il eut été intéressant d'au moins ici parler autrement de tout cela, se dit Léon. C'est ce qu'il avait essayé de faire.
Il n'avait pas pensé à l'herbe coupée sous le pied et au débat tué dans l'oeuf.
Léon est un naïf :-)
Me voilà confus. Attristé même d'avoir pu faire de la peine. Car, naïf aussi sans doute, j'ai cru être dans le débat. Et sincèrement.
SupprimerSi je peux, non me rattraper mais m'exprimer autrement, je dirais que ce que dit notre ami Léon dans le billet de base est juste, vrai et me plait (sauf, je l'ai déjà écrit la vision partisane finale sur ceux qui opposent les uns aux autres)
Mais, n'étant pas né de la dernière pluie, et Léon non plus d'ailleurs, il me plait d'être plus distancié face à des phénomènes que nous connaissons déjà. C'est l'histoire des promesses non-tenues : A quoi ça me sert de répéter dans 3, 5 ou 10 ans qu'untel ou unetelle n'a pas tenu ses promesses, je le sais d'avance. Alors je m'intéresse à la stratégie et à la com, ça me plait beaucoup et c'est là que peut s'exercer l'intelligence, chose que je respecte au plus haut point.
Concernant nos privilèges d'enfants gâtés, qui peut les nier ? Pour qui s'intéresse un temps soit peu à ce qui se passe dans "les restes du monde", la réponse est évidente. Alors nous allons encore nous laisser faire par les uns ou les autres, (qu'importe) puisque nos ventres sont pleins.
Et pour finir, je viens de faire l'expérience qui me confirme ce que j'ai écrit plus haut : Écouté en direct et dans son intégralité le meeting d'Hollande à Dijon et j'ai continué avec celui de Sarkozy à Bordeaux. J'affirme qu'au niveau de l'intelligence, de la rationalité et du sérieux, y'a pas photo. D'accord ou pas d'accord avec leurs propositions n'est pas la question, encore que ! Mais la façon de mener campagne est largement en faveur de Sarkozy. Comme la modernité et l'élan. Et je le dis en toute objectivité car je n'ai aucune sympathie pour le Président sortant ni pour la Droite (sauf NKM et Besson que j'aime beaucoup), mais ce que ces gens-là disent passe mieux dans mon cerveau critique et rationnel.
Si ça c'est pas du débat ! Le débat, c'est la contradiction, non ? Respectueuse et étayée. Allez Léon ! ;-)
Léon trouve qu'il y a du mieux, à n'en pas douter.
SupprimerIl salue l'effort pédagogique, qui rend plus compréhensible les choses et invite le contradicteur à penser plus souvent que ce qui va sans dire vaut encore mieux en le disant... :-)
Je remets ici le lien déposé dans les Gazouilleries : Pour moi, c'est incontournable pour être en phase avec l'époque. C'est passionnant.
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RépondreSupprimerLa pauvreté du débat de fond
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